samedi, juillet 28, 2012

Dico anti-capitaliste : Qu'est-ce que le communisme libertaire?



Chaque mois, un mot ou une expression est passée au crible par les anarchistes d'Alternative Libertaire (France).

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Qu'est-ce que le communisme libertaire?



Tout d’abord faut-il dire communisme libertaire ou bien anarcho-communisme ? Cela serait entrer dans des débats historiques et sémantiques un peu complexes. On va donc se borner à dire que les deux termes sont acceptables, le premier étant le plus ancien, puisqu’il est revendiqué dès 1876 en Italie par les membres italiens de l’Association internationale des travailleurs, parmi lesquels Errico Malatesta et Carlo Cafiero. Le côté historique étant mis de côté – un ouvrage ne suffirait pas pour raconter l’histoire de ce courant de pensée – attaquons-nous maintenant aux principes politiques défendus par le communisme-libertaire.

Premier principe, l’anti-autoritarisme. Étant en partie issus de l’internationale antiautoritaire, les communistes libertaires ne pouvaient pas se permettre d’être staliniens. Dans la pratique, on retrouve cette idée dans les modalités de lutte – assemblées générales, mandat révocable, fédéralisme – prônées par les communistes libertaires, ainsi que dans les modes d’organisation que ces derniers et ces dernières adoptent au sein de leurs organisations politiques.

Deuxième principe majeur, la lutte des classes, notion marxiste s’il en est. Contrairement à certains anarchistes individualistes, les communistes libertaires revendiquent une certaine filiation théorique marxiste, à travers la reconnaissance du principe de lutte des classes, du matérialisme historique. Ce principe se retrouve dans l’implication relativement importante des militants et des militantes de ce courant de pensée dans les différents syndicats dits « lutte de classes ». Ainsi en France, beaucoup de communistes-libertaires vont se retrouver à militer au sein de la CGT, de la CGT-FO ou de l’Union syndicale Solidaires.

Maintenant que l’on cerne un peu mieux ce qu’est un ou une communiste-libertaire, attardons nous sur les endroits, les syndicats, les organisations, les tendances où l’on peut espérer trouver cet étrange personnage. 

En fait, c’est comme les champignons, il faut connaître les bons coins. Premier coin qui fourmille de communistes libertaires, bien évidemment les organisations politiques se réclamant de cette orientation. Alternative libertaire bien sûr, mais aussi en France l’Organisation communiste libertaire, la Coordination des groupes anarchistes, Offensive libertaire et sociale ou encore la Fédération anarchiste. À l’étranger on peut aussi citer la Federación anarquista uruguaya en Uruguay ou l’Union communiste libertaire au Québec.

Mais leur présence ne se limite pas à des organisations spécifiques, puisque des organisations se revendiquant de l’anarcho-syndicalisme, comme la Confédération nationale du travail en France ou la Confederación general del trabajo dans l’État espagnol, défendent elles aussi le projet politique communiste libertaire.


Pour une définition un peu plus complète (et peut-être plus accessible), on peut consulter les Buts et principes de l'UCL :).

vendredi, juillet 20, 2012

À propos de l' ''anarchisme'' de la CLASSE

Article publié dans Le Devoir du 20 juillet 2012,  en réaction à un autre article écrit quelques jours plus tôt.

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Quelle ne fut pas ma surprise en lisant Le Devoir du 11 juillet de tomber sur la lettre signée par Louis Fournier, ce « vieux de la vieille ». Monsieur, qui se plaît à rappeler son statut de journaliste et de syndicaliste, nous offre un charmant petit billet… antisyndical et bien peu journalistique !

En s’appuyant sur « l’information » largement médiatisée de quelque chroniqueur de droite en manque de scandale, M.Fournier contribue à isoler et à diaboliser la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), la seule organisation étudiante actuellement à même de mettre le gouvernement libéral en échec. En tant que membre de cette « quasi clandestine » (ha !) Union communiste libertaire (UCL), je vous propose donc ces quelques éclaircissements sur l’anarchisme et, puisqu’il semble que ce soit nécessaire, sur le syndicalisme.

Anarchisme 101

L’anarchisme est un courant politique révolutionnaire ayant émergé au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, au sein de la Première internationale, et dont l’objectif est l’atteinte d’une société libertaire et égalitaire, débarrassée de toutes relations de pouvoir.

Tandis que la plupart des partisans du capitalisme et de l’institution étatique justifient la nécessité de ces systèmes coercitifs par une prétendue nature humaine foncièrement égoïste et lâche, nous croyons au contraire que l’être humain est d’abord le fruit de son environnement et de son éducation. Nous nous efforçons donc, dans nos milieux respectifs et chaque fois que l’occasion se présente, d’encourager et de susciter la réflexion critique, l’entraide et la solidarité. Nous savons bien que l’anarchisme a mauvaise presse, notamment grâce aux médias qui ne présentent généralement les anarchistes que comme de vulgaires vandales. Et pourtant, nous choisissons de revendiquer et d’assumer l’étiquette galvaudée.

Syndicalisme 101

Le syndicalisme n’a pas toujours été ce qu’il est actuellement au Québec, et M.Fournier, à titre d’ancien syndicaliste et de spécialiste des mouvements ouvriers, le sait certainement. Deux tendances principales ont marqué l’histoire de la province. D’une part, le syndicalisme dit « d’affaires », pleinement représenté par les grandes centrales syndicales d’aujourd’hui, où l’on croit notamment que la négociation se fait sur un pied d’égalité, que la crédibilité des chefs prévaut sur la mobilisation des membres et qu’il convient - discours à la mode par les temps qui courent ! - que chacun ait sa « juste part » du gâteau.

On retrouve, d’autre part, le syndicalisme de combat, prôné par exemple par la CLASSE, qui repose au contraire sur la reconnaissance que l’adversaire - État ou patronat - n’est pas neutre et a lui aussi des intérêts (généralement opposés aux nôtres), que notre meilleure arme est l’information et la mobilisation du plus grand nombre et que ce n’est généralement qu’en mettant suffisamment de pression qu’on réussit à faire plier une partie adverse intransigeante. Les syndicats de cette tendance ont toujours préconisé un fonctionnement authentiquement démocratique, où les décisions se prennent à la base, ainsi que leur indépendance de tout parti politique.

Et puis figurez-vous, M.Fournier, que même des syndicats révolutionnaires ont déjà existé, luttant à la fois pour l’amélioration immédiate des conditions de vie et pour le renversement de ce système économique qui engendre la misère, l’exploitation et la guerre ! Plusieurs centaines de milliers de membres, je vous dis ! Lux éditeur a récemment publié un excellent petit bouquin de Michael Schmidt à ce sujet-là.

La CLASSE et l'UCL

Pour conclure, je me contenterai de citer un extrait d’un communiqué publié sur notre site Web au mois de mai dernier, intitulé - tiens donc ! - « Rectificatifs sur les liens entre la CLASSE et l’UCL » : « En ce qui concerne le mouvement étudiant québécois, notre action est similaire à celle de bien d’autres militants : participation à des assemblées générales, manifestations, actions symboliques et de désobéissance civile, animation de réunions, d’assemblées, d’ateliers de formation, de conférences.

Notre approche n’est pas d’imposer des pratiques ou de “ noyauter ” des organisations en obtenant des postes de pouvoir (ce qui serait contraire à nos principes). Il s’agit plutôt de défendre la démocratie directe, d’insister sur le partage des connaissances et des responsabilités, d’inculquer une méfiance des dirigeants (étudiants ou autres), de promouvoir une vision non corporatiste de la lutte en allant au-delà de la défense des intérêts strictement étudiants, etc. »

Que des animateurs réactionnaires de radio-poubelle lancent une chasse aux sorcières contre la « terrible conspiration anarchiste », on peut le prendre avec humour, mais quand c’est repris par quelqu’un comme Louis Fournier, on se sent en droit de se poser des questions. On n’a peut-être plus les syndicalistes qu’on avait…

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Jacques Phosphore - Militant lors de la grève étudiante de 2005 et membre de l’Union communiste libertaire

jeudi, juillet 19, 2012

19 juillet 1936 : révolution sociale et victoire sur le fascisme




Mille neuf cent trente six. Le talon de fer de l’État et du capitalisme écrase l’Europe. En URSS le capitalisme d’État s’installe dans une dictature sanglante. En Allemagne c’est le cauchemar nazi. En Italie règne le fascisme mussolinien. Au Portugal, Salazar impose la terreur.

A l’opposé de cette domination bestiale qui étendra rapidement ses tentacules à tout le continent, les idéaux de liberté et d’égalité vont triompher un moment en Espagne grâce à la révolution sociale et libertaire du 19 Juillet 36.

Les militaires espagnols imbibés d’autoritarisme et de colonialisme, se sentaient un destin national de mercenaires au service des industriels et des grands propriétaires.

Quand ils firent leur coup d’État, le 18 Juillet 1936, ils pensaient que tout irait vite, qu’en Espagne comme ce fut le cas en Allemagne ou en Italie, la population se soumettrait à la brutalité de la force armée. C’est l’inverse qui se produisit . Contre les généraux traîtres il se leva dans les 24 heures un ras de marée révolutionnaire qui allait submerger non seulement les militaires fascistes mais également la bourgeoisie dominante. Dans leur calcul, les réactionnaires et les fascistes d’Espagne avaient oublié que le contexte social de ce pays était différent du reste de l’Europe. Depuis des décennies que se succédaient dans ce pays les grèves de solidarité et que se multipliaient les "aténéos" (centres culturels libertaires), il s’y était développé une culture d’auto-organisation. Les luttes dans les quartiers et dans les entreprises, menées par la base, avaient forgé une mentalité qui refusait la soumission. Les ouvriers et les paysans ne suivaient pas les politiciens. Contrairement à de nombreux pays dans ces années, le Parti communiste et le parti fasciste (en Espagne, les phalangistes) étaient groupusculaires. Cette situation inédite qui a permis la première défaite historique du fascisme fut l’oeuvre de l’anarchisme militant. La spécificité des militants anarchistes espagnols était d’être majoritairement issus des classes exploitées. D’origine paysanne ou ouvrière ils restaient dans leur milieu pour y mener la lutte de classe. A l’inverse de ce qui s’est produit en France, ils ne rejoignaient pas les appareils syndicaux réformistes. Ensemble, avec leurs collègues et avec leurs voisins, ils ont construit une fédération de groupes et de syndicats qui avaient tous pour projet le communisme libertaire et dont le fonctionnement et les tactiques essayaient d’être en cohérence avec leurs finalités.

En conséquence, Le 19 juillet 1936 vit non seulement la défaite des militaires factieux battus par le peuple en armes mais la naissance d’une révolution sociale et libertaire. Cette journée fut historique car la force et la confiance collective furent telles que spontanément des masses d’hommes et de femmes descendirent dans la rue pour s’opposer au coup d’État. Dans la plus grande partie du territoire on vit des militaires, au départ arrogants et prêts à toutes les brutalités, reculer devant des foules décidées à ne pas se laisser faire puis finir par se rendre au premier venu.

Tout comme ils avaient gagné leur liberté, tout aussi naturellement et dans un même mouvement les paysans se réapproprièrent les terres des grands possédants et les ouvriers prirent en main les machines. Dans les champs, surtout en Aragon, Valence et Catalogne, il y eut un regroupement des terres cultivées en commun au sein des Collectivités villageoises. Chacun était libre de participer ou pas à ces Collectivités. Mais même les plus sceptiques y adhéraient quand ils constataient que la Collectivité produisait mieux pour tous et avec moins de travail. Quant aux ouvriers catalans ils placèrent leur entreprise en auto-gestion et au service de tous.

Bien-entendu les privilèges, les traditions et l’obscurantisme religieux furent jetés par la fenêtre. Dans le pays de l’inquisition, on eut le droit de vivre en union libre ou de divorcer. C’était dans une atmosphère de liesse, de bonheur partagé et de fraternité que le peuple marchait vers un futur plus juste et plus humain en cet été de 1936.



Cela pouvait être contagieux. La bourgeoisie ne pouvait supporter un tel exemple. Elle était consciente de l’ampleur du vide politicien occasionné par la socialisation et l’autogestion des moyens de production qui ne laissaient aucune place aux gesticulations politiciennes. Le communisme libertaire était en marche et rendait inutile toute forme de pouvoir et de hiérarchie. Le premier acte des anciens dirigeants politiques fut d’inciter les anarchistes à participer à un gouvernement de front populaire. Ceux ci commirent l’erreur d’accepter. Certains, dont Fédérica Montseny, furent nommés ministres et ce n’est que trop tard qu’ils s’avisèrent d’avoir ainsi remis le pied à l’étrier aux adversaires de la révolution sociale. Ces derniers préféraient tout plutôt que l’émancipation sociale. lis allaient peu à peu accomplir leur travail de sape. Les politiciens professionnels socialistes et communistes, alors qu’ils ne représentaient rien, siégèrent également dans le gouvernement républicain unitaire qui fut de moins en moins symbolique et de plus en plus réactionnaire. De plus, le capitalisme avait de nouveau un pied dans chaque camp et pouvait manoeuvrer au niveau international.

Dans le camp fasciste, bien sûr, les nazis de Hitler et les chemises noires de Mussolini vinrent soutenir Franco. Dans le camp "démocrate", les bourreaux staliniens furent invités par les dirigeants républicains. Le but des uns et des autres était commun : écraser les libertés et liquider les militants et les conquêtes révolutionnaires. Après les journées de mai 1937 à Barcelone ceci se réalisa au grand jour. On assista alors à la répression ouverte contre les dissidents anarchistes ou marxistes, puis à la destruction des collectivités par les chars du Parti Communiste Espagnol. Ce fut la militarisation de la société. La transformation par la force de la révolution en une guerre traditionnelle, dont l’épisode culminant fut l’imbécile bataille de l’Èbre, n’apporta que du sang et des larmes.

Ce fut à l’aube de la deuxième guerre mondiale -dont elle constitua de bien des manières une répétition générale- que prit fin la guerre d’Espagne.

C’était en 1939.

Un militant.

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mercredi, juillet 18, 2012

Tournée canadienne sur la lutte étudiante au Québec (17 sept. au 1er oct. 2012)





L'Union communiste libertaire participe conjointement avec Common Cause (Ontario), Prairies Struggles et la IWW à une tournée canadienne sur la lutte étudiante au Québec.  Des anarchistes du Québec animeront ainsi des ateliers et discussions dans plus d'une douzaine de villes du 17 septembre au 1er octobre!


Voici l'itinéraire de la tournée :



Ottawa - 17 septembre
Toronto - 18 septembre
Kitchener 19 septembre
Hamilton - 20 septembre
London - 21 septembre
Thunder Bay - 24 septembre
Winnipeg - 25 septembre
Regina - 26 septembre
Saskatoon - 27 septembre
Edmonton - 29 septembre
Surrey - 30 septembre
Victoria- 1er octobre


samedi, juillet 14, 2012

Projection-débat : Queer 101 - Mercredi 18 juillet 20h DIRA



La prochaine projection-débat sera animée par le collectif activiste Queer Politi-Q.

L'activité se veut une introduction aux analyses queeres et aux moyens d'action privilégiées (pink blocs dans la manifs, mobilisation, organisation et intervention sur les lieux d'étude, de travail, entre ami-e-s, etc.).

L'analyse queere postule que le genre est une "construction sociale" et que les identités et orientations sexuelles ont des effets politiques. L'identité d'une personne est largement influencée par sa sexualité, qui vient interférer avec les autres aspects de sa vie. Qu'est-ce que ça veut dire, tout ça ?  

L'activité se déploiera en trois blocs :

1.  Une courte présentation magistrale (15-20 minutes)
2.  Visionnement de courts métrages (environ 60 minutes)
3.  Échanges et débats

Au plaisir d'y toutes les personnes curieuses!


Quand?  Mercredi 18 juillet, 20h
Où?  DIRA, 2035 St-Laurent


Site Internet du collectif Politi-Q : http://politiq.wix.com/politiq

Anarchisme en Asie de l'Est (2/3) - Chine


Liu Shifu


En Chine, Shifu fut une figure de proue remarquable du syndicalisme révolutionnaire, et plusieurs des cercles auxquels il participa furent des pionniers syndicaux. En 1917, les anarchistes et syndicalistes avaient déjà fondé les premières organisations syndicales modernes en Chine. Celles-ci regroupaient au moins une quarantaine de syndicats dans la région de Canton en 1921.

Les anarchistes chinois faisaient face à plusieurs défis dans leur travail syndical. Outre la compétition et les initiatives de leurs rivaux nationalistes de la Guomindang, l'émergence du parti communiste chinois (PCC) commença à se faire sentir en 1920. Le PCC avait réussi à attirer dans ses rangs bon nombre d'anarchistes ou de personnes sympathiques à l'anarchisme - notamment le jeune Mao - et assura rapidement un rôle-clé dans le mouvement ouvrier de Beijing, Shanghai et Wuhan. Dans certains cas, les anarchistes ont constitué une part intégrante des premiers pas du mouvement communiste. Dans le noyau communiste de Beijing par exemple, des anarchistes furent initialement admis et s'occupèrent d'édition du journal.

Pendant ce temps, en Chine centrale, les anarchistes Huang Ai et Pang Renquan formaient l'Association des travailleurs de Hunan (Hunan laogon-ghui) dans la capitale provinciale de Changhsa. Ce syndicat eut jusqu'à 5000 membres.

La domination anarchiste des mouvements ouvriers continua ainsi à Canton et Chansha malgré les avancées du PCC, et ce jusqu'au milieu des années 1920. Les anarchistes chinois jouèrent également un rôle significatif dans la Fédération des syndicats de Shanghai (Shanghai gongtuan lianhe hui) qui avait pour but de former un syndicat révolutionnaire. La plupart de ses syndicats membres avaient été formés dans les années 1910 et 1920.


Extrait tiré de Black Flame (2009 : 168).





Décapitation publique d'anarchistes chinois (photo tirée de la page Wikipédia Anarchism in China)

vendredi, juillet 13, 2012

La démocratie est dans la rue!

 
Ces dernières années, les attaques contre les « services » publics furent nombreuses : augmentation des tarifs d’hydroélectricité, imposition de la taxe santé, hausse des droits de scolarité…Face aux mesures d’austérité, seul les étudiant-e-s ont su créer un mouvement de contestation pour résister face à la bourgeoisie qui n’a pas hésité à user de tous les moyens pour tenter de faire avaler de force la hausse des frais de scolarité. Le mouvement étudiant n’a pas lutté sur un seul front, ce qui a permis d’élargir celui-ci. La lutte étudiante est devenue le déclenchement d’un mouvement social qui maintenant dépasse l’enjeu des frais de scolarité. En effet, la solidarité entre étudiant-e-s, travailleurs, travailleuses, chômeurs, chômeuses et sans-emploi augmente le rapport de force face à la violence de l’État. Nombreux sont les gens qui n’ont pas hésité à désobéir à la Loi 78. Ensemble dans la rue et dans les assemblées générales ou de quartier, nous sommes en train de redéfinir les priorités souhaitées en tant que société. Le changement social est en train de se réaliser parce que des gens s’impliquent pour le mener à terme. Plusieurs d’entre nous sommes sortis de nos salons pour aller vers les autres. Et voilà maintenant que plane sérieusement la menace du déclenchement des élections au début de l’automne. Déjà, j’entends que les élections vont tout changer. En effet, le chèque en blanc que certain-e-s espèrent, risque de changer qu’au nom des élections on abandonne le projet de société qu’on est en train de construire. 
 Charest le problème?
Si a plusieurs endroits dans le monde, on assiste aux mêmes problèmes : destruction de l’environnement, sabotage des politiques et protections sociales… Le responsable de tous ces maux n’est sans doute pas Jean Charest! Les injustices reposent non sur une seule personne mais sur un système. Ce système, c’est le capitaliste qui est basé sur des inégalités sociales qui permettent d’assurer le profit de quelques-uns. Les élections ne peuvent pas être une option pour lutter contre la racine du problème puisqu’il n’existe pas de Parti anticapitaliste égalitaire. Il existe que des Parti de « patchage » qui peuvent saupoudrer ici et là de l’argent dans des programmes sociaux sans jamais régler le problème et surtout, sans jamais consulter la population. En effet, l’élection représentative se veut d’un mandat de 4 années sans droit de regard.
Aussi, voter pour le parti le « moins pire » ne peut pas être une victoire. L’élection d’un parti n’est jamais une solution à une lutte précise.À bien y penser, vous ne trouvez pas que le vote du « moindre mal » ressemble à l’argumentation pour la hausse; soit «les frais de scolarité du Québec sont bien moins chers qu’ailleurs au Canada, acceptons la hausse »?  À mon avis, on doit rester proactif et proactive, poursuivre et mener des actions afin de viser le meilleur pour nous. Le vrai changement viendra de nous-mêmes.  L’abstention est un geste politique qui refuse la démocratie représentative et qui refuse ce système politique en place.Face aux élections, ne tombons pas dans le panneau,notre pouvoir n'est pas dans l'isoloir. La lutte doit continuer!

vendredi, juillet 06, 2012

Projection-débat : The Weather Underground - Mercredi 11 juillet 19h



Mercredi prochain le 11 juillet à 19h au DIRA (2035 St-Laurent) aura lieu une projection-débat sur le documentaire sur le Weather Underground, une organisation clandestine issue d'un mouvement étudiant du débat des années 1970.

Au-delà des évidentes différences de contexte social et politique avec les luttes contemporaines, y a-t-il des enseignements à tirer de l'expérience du Weather Underground?

Venez en discuter autour d'un thé ou d'une bière au DIRA!


Quand?  Mercredi 11 juillet, 19h
Où?  DIRA, 2035 St-Laurent

mardi, juillet 03, 2012

Prairie Struggle : une nouvelle organisation communiste libertaire au Canada!


Pendant que passaient les grisantes fêtes nationalistes, plusieurs ont remarqué la présence récente d'une nouvelle organisation communiste libertaire au Canada : Prairie Struggle.

L'organisation a déjà publié le premier numéro d'une revue rassemblant des textes de réflexion.  Cet automne, elle organisera conjointement avec la IWW, Common Cause (Ontario) et l'UCL (Québec) une tournée dans les provinces canayiennes sur les luttes étudiantes au Québec.

Salutations libertaires camarades, et au plaisir de se voir bientôt!


Site Internet : http://www.prairiestruggle.org/about

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Présentation 

We identify ourselves as anarchists within the platformist tradition as we broadly believe in its theoretical base and organizational practice, but not needfully in everything that has been done in its name. The primary ideas of this practice, namely theoretical and tactical unity, collective action, and federalism, are what we strive to develop.

We are revolutionaries that come from all walks of life, identifying deeply with the struggles of the working class, of which all our members are a part. The organization's activities are centred around not only theoretical development, but also direct action and education surrounding the struggles of the working class.

The Prairie Struggle Organization aim's to further anarchist communist ideas and put them into practice through a federation of anarchist groups that spreads across Canada.

As anarchist communists, we strive for a classless society, free from the shackles of a hierarchy put in place long before us. We are bold enough to see an international federation of radically democratic, self-managed communities and workplaces. We work against the divisions of labour that promote a life of limited activity dictated by the commodity economy. The abolition of markets will facilitate the satisfaction of basic human needs that elude so many – we believe, in keeping with the principle, “from each according to ability, to each according to need.”