lundi, mars 26, 2012

Projection-Débat : Attention, féministes!



L'UCL vous invite à une projection-débat 
le mercredi 4 avril prochain à 19h au DIRA 
(2035 St-Laurent, 3ième étage).


Amenez vos ami-e-s curieux et curieuses des féminismes mis en pratique ici et maintenant au Québec!


Version française chuchotée vers l'anglais
English translation will be available


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« La femme occidentale moderne est dite émancipée. Les nombreuses batailles menées par les féministes au XXe siècle lui ont permis d’obtenir le droit de vote, l’émancipation de la tutelle maritale et l’accès à la contraception.
Mais une fois ces gains obtenus, laissant croire que l’égalité était atteinte, les femmes se sont détournées de cette idéologie. On annonça même sa mort. Il semblerait cependant que l’espèce féministe québécoise ait réussi à survivre et se soit même reproduite.»

« Le féminisme est mort, vive le féminisme ! »

Avec Attention Féministes!, Rozenn Potin témoigne de la vivacité de jeunes militantEs féministes, qui réinventent méthodes d’analyse et d’action pour concilier aspirations modernes, convictions et épanouissement. Traduire en images la théorie féministe, la rendre accessible et attrayante, tel est le défi que relève ce documentaire de Rozenn Potin à la fois sensible, drôle et pertinent. Par des séquences d’animation et des mises en situation on y parle de travail domestique, de conciliation famille-travail, d’hypersexualisation, du patriarcat, de l’avortement, de la construction sociale du genre, de la théorie queer… Comme quoi, le féminisme est multiple!

On y découvre le féminisme de Coco, Pascale, Geneviève, Marco et Barbara, leur motivation, leur implication. Qu’est-ce que ça veut dire, être féministe aujourd’hui? Comment vivent-elles/ils cet engagement au quotidien? Et puisque le privé est politique, comment ça se passe dans la vie privée d’unE féministe? Voilà autant de questions auxquelles le documentaire tente de répondre. Loin de prêcher aux initiéEs-convaincuEs, Attention féministes! tente de vulgariser le féminisme du 21e siècle.




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Le site Internet du documentaire : http://www.attentionfeministes.org/grand-titre/le-film/


La bande-annonce du documentaire :




dimanche, mars 25, 2012

Lisa LeBlanc : « tannée de chanter des chansons de fi-filles! »


Tiré de sa page facebook :

« Moi, Lisa LeBlanc, je joue du folk trash. Je suis une Acadienne qui roule ses « r », qui aime se moquer d'elle-même, qui écrit des textes sans trop de froufrous et qui est tannée de chanter des chansons de fi-filles! »

C'est en plein coeur de Rosaireville, son village natal de 40 habitants au Nouveau-Brunswick, à Granby, lors de sa formation à l'École nationale de la chanson, ainsi qu'à Montréal, où elle réside depuis maintenant un an, que Lisa LeBlanc a écrit l'ensemble des chansons qui composent son premier album en carrière. Réalisé par Louis-Jean Cormier (Karkwa) et enregistré au studio Piccolo, l'album sera disponible en mars prochain sur Bonsound Records!

L'acadienne, qui composait ses premiers textes cinq ans plus tôt, est originaire d'une famille de mélomanes assumés. Excellente guitariste et auteure-compositrice-interprète prometteuse, Lisa LeBlanc a partagé la scène avec plusieurs artistes déjà. Lauréate de la grande finale du prestigieux Festival international de la chanson de Granby en septembre 2010, cet honneur lui donne une importante visibilité auprès des médias francophones du pays. Elle a depuis participé à la dernière édition du Coup de coeur francophone, aux FrancoFolies de Montréal ainsi qu'au Festival d'été de Québec l'été dernier, pour ne nommer que ceux-ci. Véritable bête de scène qui accumule déjà plus de 200 spectacles aux quatre coins du pays, en France et en Suisse, cette jeune artiste de 21 ans sait comment s'y prendre pour faire lever une soirée et faire danser son public! Trimbalant toujours avec elle son énergie, sa joie de vivre, son charisme, sa sincérité et bien sûr, sa belle voix et sa musique, le but de Lisa LeBlanc est simple: chanter aussi souvent qu'elle le peut! Et ce, pour notre plus grand plaisir!

Et pourquoi je lui fais de la pub comme ça? Tout simplement parce que j'ai bien aimé ce que j'ai entendu d'elle jusqu'à maintenant et que j'ai hâte d'écouter l'album au complet! Allez, je vous laisse juger par vous-même...


À matin mon lit simple fait sûr de m’rappeller
Que j’dors dans un lit simple
Avec les springs qui m’enfoncent dans l’dos
Comme des connes
J’ai pu l’goût qu’on m’parle de conte de Disney
Le prince charmant c’t'un cave
Pis la princesse c’t'une grosse salope
Y’en aura pas d’facile

P’t'être que demain ça ira mieux
Mais aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde
P’t'être que demain ça ira mieux
Mais aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde

J’avais les genous mous pis toute
C’était la plus belle affaire du monde
On aurait pu être l’inspiration d’une toune de Céline Dion
Quand y’a vu l’autre fille
Qui était plus chicks que moi
Il l’a ramené chez eux drette devant mes yeux
Osti de gang de pas d’classe!

P’t'être que demain ça ira mieux
Mais aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde
P’t'être que demain ça ira mieux
Mais aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde

J’ferais attention à toi mon p’tit gars
Parce que mes chums de fille veulent te casser les jambes
J’f'rais attention à toi mon p’tit gars
Parce que mes chums de fille veulent te casser les jambes

J’ai l’air d’une grosse robineuse assis toute seule au bar
En bitchant toute la soirée à ceux qui ont le malheur de m’écouter
J’leur dis p’t'être que demain ça ira mieux 
mais aujourd’hui ma vie c’est d’la marde

P’t'être que demain ça ira mieux
Mais aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde
P’t'être que demain ça ira mieux
Mais aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde
P’t'être que demain ça ira mieux
Mais aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde

dimanche, mars 18, 2012

APPEL POUR UN CONTINGENT ANARCHISTE
Prenez part à la manifestation du 22 mars avec des libertaires



L'Union communiste libertaire lance un appel pour l'organisation d'un continent anarchiste lors de la manifestation étudiante le 22 mars prochain. Joignez-vous à ...nous!

Rendez-vous à 12h30, au coin de la rue du Square Dorchester et de Peel, devant la caisse Desjardins. Pour nous trouver ensuite, cherchez les drapeaux rouge et noir.


La présence libertaire dans les mouvements sociaux

Les anarchistes prennent une part active à la lutte étudiante et leur influence directe et indirecte se manifeste de façon sentie : l’indépendance vis-à-vis des partis politiques, la démocratie directe, la place primordiale accordée à la mobilisation et les actions directes sont des principes et des outils au coeur de la lutte. Plusieurs idées libertaires font ainsi leur bout de chemin, et nous pouvons nous en féliciter collectivement! La manifestation sera un moment pour mettre de l’avant ces revendications et d’afficher notre présence!

Si vous êtes intéressé-e-s à préparer du matériel pour l’occasion (bannière, pancartes, tracts), nous vous invitons à venir nous rejoindre à notre atelier de travail la soirée précédant la manifestation, soit le mercredi 21 mars à 19h. Plus de détails sous peu.

Contre les reculs sociaux et la répression

Pour préserver leurs privilèges, les élites nichées au sommet des structures étatiques, capitalistes et patriarcales ne lésinent pas à utiliser tous les moyens. Outre le contrôle de l’agenda politique et social, les campagnes de peur et le profilage de militants et militantes,
le bras armé de l’État est mis à contribution pour intimider et réprimer les contestations.

Face à cette surveillance et cette répression, la formation d’un contingent libertaire permet d’éviter l’isolement de personnes et de créer un espace de sécurité et de solidarité. Au-delà de nos divergences respectives entre libertaires, nous subissons toutes et tous cette répression et pouvons lutter collectivement contre celle-ci.

C’est donc animé-e-s de cet esprit de soutien que nous vous invitons à vous joindre à nous!

Au plaisir de vous y voir,


Les militants et militantes de l’Union communiste libertaire

mercredi, mars 14, 2012

La grenade sonore Nouveau joujou des flics


L'utilisation abusive de grenades sonores (soundbomb ou soundflash) dans la manif-action du 7 mars 2012 par le SPVM, et les blessures subies par une dizaine de manifestants et manifestantes, exige que tous et toutes prenions conscience de ce nouvel outil répressif - car même si son usage date de plusieurs années il semble y avoir une intensification actuellement - et des risques que nous courrons.

Soundflash, gaz lacrymogène et fumigènes

Les fumigènes sont un projectile dégageant une épaisse fumée blanche, habituellement non-irritante. Ces projectiles sont rarement utilisés dans les manifestations.

Les gaz lacrymogènes sont utilisés plus fréquemment par les policiers, surtout à Québec. À Montréal, à cause de la densité et de la Ville souterraine, il est plus rare de les voir utiliser. Le 7 mars dernier, quelques « lacrymo » ont été utilisés. Il est très facile d'identifier un lacrymo. Premièrement, il n'y a habituellement pas de bruit, sauf peut-être un sifflement causé par le gaz qui est dégagé (bien que certains puissent toutefois faire des bruits de détonation alors qu'ils sont lancés). Le projectile a la grosseur d'une canette de liqueur et est d'une couleur gris métallique. La fumée qu'ils dégagent est opaque, dense, en grande quantité et souvent jaunâtre.

Lors du Sommet des Amériques de 2001, les lacrymo utilisés étaient extrêmement chaud, ils avaient la même forme (cannette métalique), mais le dégagement de fumée durait plus longtemps. Ceux tirés à Montebello en 2007, avaient toujours une forme de cannette et une couleur métallique, mais lors de la détonation la capsule s'éventrait et le gaz s'échappait plus rapidement. Notons, que le contenu de ces capsules ne se disperse pas entièrement dans l'air, une partie est projetée sous forme de poudre. Cette poudre atteint les manifestantEs et reste sur eux et elles, causant des irritations supplémentaires, même si on s'éloigne de la fumée. Il semble, selon toute vraisemblance, que ce sont ces derniers projectiles qui ont été utilisés à au moins deux reprises le 7 mars.

Les grenades sonores (soundflash) sont de plus en plus utilisées par la police pour disperser les foules. Généralement, elles sont projetées par des policiers situés derrière la ligne de front. Normalement, elles sont lancées haut dans les airs et éclatent en hauteur. Le 7 mars, certaines grenades sonores ont toutefois été lancées sur la foule. Plusieurs policiers ont été vus lançant ces projectiles de leur main, comme une grenade à fragmentation. Si des personnes ont été témoins de canon à soundflash, il serait bien de l'indiquer.

La soundflash est noire,de forme (plus ou moins) sphérique et de la grosseur d'une orange. La soundflash est fait de caoutchouc. La soundflash se reconnaît surtout par sa détonation particulière. Le bruit qu'elle émet particulièrement fort, le but étant de créer un effet de panique dans la foule. Lorsqu'elle éclate à proximité, elle peut créer des étourdissements chez les personnes touchées. L'explosion dégage également un flash lumineux qui pourrait, dans certaines circonstances (par exemple, dans l'obscurité) créer un léger éblouissement pour les personnes qui regarde dans cette direction. Une fumée blanche, en petite quantité, se dégage. Selon toute vraisemblance, des agents chimiques irritants seraient contenus dans la soundflash. L'effet est donc triple : commotion, étourdissements et perte d'équilibre causé par le bruit; éblouissement causée par la lumière et finalement, irritation des yeux, de la peau et des voies respiratoires causée par l'agent chimique. Étant donné que le SPVM semble user de ce projectile directement sur les manifestantEs, il faudrait ajouter un quatrième effet: les blessures liées à l'explosion comme nous en avons eu un triste exemple ce mercredi 7 mars.

Les policiers anti-émeutes semblent utiliser la soundflash immédiatement avant une charge. Les observations actuelles démontrent que les soundflash sont projetées par les flics situés derrière la ligne de front quelques secondes avant une charge des flics de la ligne de front. Cela semble maximiser l'impact de la soundflash. La confusion créée par les différents effets du projectile est amplifiée par la charge rapide de la ligne policière de front et le bruit des matraques contre les boucliers, le tout souvent utilisé de concert avec le gaz lacrymo et le poivre. Le 7 mars, l'utilisation de 2 soundflash, 1 projectile de gaz lacrymogène et une charge poivrée a été observée de manière quasi simultanée. Les lanceurs (flics) de soundflash semblent cibler les personnes situées à 2 ou 3 mètres de la ligne de front, peut-être pour ne pas créer de détonnation trop proche des autres policiers.

Quoi faire?

Lorsque les policiers se préparent à charger.

- Usez de vigilance.

- Observez le comportement des policiers situés derrière la ligne de front principale

- Repérez les policiers qui lancent les projectiles

- Regardez souvent dans les airs afin de repérer des projectiles métalliques ou noirs.

Si vous avez repéré un projectile noir (soundflash) dans les airs, couvrez vos oreilles afin de ne pas être trop affectés par le bruit. Protéger aussitôt votre visage, en vous penchant ou en tournant le dos au projectile. Une fois le soundflash éclaté, redressez vous immédiatement afin de bien voir le comportement policier et/ou la charge de l'antiémeute. Éloignez-vous tranquillement en marchant si vous êtes incommodés.

Si vous avez repérer un projectile métallique dans les airs, suivez-le du regard pour bien voir l'endroit où il tombera. Éloignez-vous tranquillement en marchant en vous couvrant les voies respiratoires. Si vous êtes en mesure, vous pouvez tenter d'éloigner la canette en donnant un coup de pied dessus. Ne touchez pas avec vos mains nues puisqu'elle pourrait être chaude.

Si vous êtes incommodéEs, confusEs ou éblouis, dirigez-vous calmement vers le derrière de la manifestation afin de vous éloigner de la ligne d'intervention. Si vous êtes blessés, avez les yeux irrités ou avez de la difficulté à respirer demandez le support des médics.

jeudi, mars 08, 2012

Une autre bavure policière!


Ce matin, je me réveille la rage au cœur et de son côté un camarade se réveille peut être avec un œil en moins suite aux violences policières. Le rôle des policiers est clair: protéger l’ordre établi coûte que coûte! Présentement, ce sont les intérêts financiers qui prévalent sur l’ensemble des droits sociaux. La police va défendre la hausse des frais de scolarité et par le fait même, les privilèges de l’élite de la société! Lors de chacune des mobilisations étudiantes, la police fait preuve d’une violence de plus en plus musclée. Dans les médias, les étudiant-e-s sont perçu comme des personnes dangereuses parce qu’illes se masquent, apportent des trousses de premier soins et un numero d'avocat! Peut-on leur reprocher de vouloir se protéger de la police? Hier, Francis Grenier a été lourdement blessé par les policiers…et le soir même, les forces de l’ordre ont encore fait preuve de leur incontournable violence.Cette violence coutumière et inacceptable espère mettre fin aux luttes sociales,mais nous nous ne laisserons pas abattre sans réagir…

mercredi, mars 07, 2012

Manifestation étudiante : la meilleure nouvelle de la journée

Sur le site du 24h Montréal :
Selon ce que rapporte TVA Nouvelles, le porte-parole du module des relations avec les médias du SPVM, Ian Lafrenière, aurait été blessé lors de la manifestation.

samedi, mars 03, 2012

Réponse aux réactions de deux militants de Québec Solidaire au texte « Des moutons dans la tanière »


Plusieurs personnes de Québec Solidaire semblent avoir été dérangées par le récent article du Cause commune (http://www.causecommune.net/publications/journal/33/des-moutons-dans-la-taniere), certains et certaines ont réagi avec fougue et passion, d'autres ont préféré répondre en nous adressant la critique. Nous sommes ravis du débat soulevé par ce court texte, car n'oublions pas que nos deux tendances sont irréconciliables et qu'il est normal et approprié de s'adresser la critique une fois de temps en temps. L'axe principal autour duquel portait notre article reposait sur la contradiction principale, à nos yeux, de la stratégie de «parti des urnes et de la rue» chère à QS. L'UCL voulait démontrer que la rue est lieu d'édification d'un rapport de force et que l'urne n'est que délégation de pouvoir, espoir et attentisme.

Le parti des urnes et de la rue

La réponse de Xavier Lafrance et Jean-Pierre Roy (http://www.pressegauche.org/spip.php?article9539) revient sur cet élément moteur de la stratégie de QS. On nous explique que «Qs est un parti de la rue en ce qu'il souhaite sincèrement le succès des mobilisations sociales et voit les mouvements comme des alliés objectifs.» Peut-être que QS souhaite sincèrement le succès de ces mobilisations, mais il y a lieu de se poser de nombreuses questions. Pourquoi QS cherche alors des personnalités fortes des mouvements sociaux, des leaders naturel-le-s et positifs de ces mouvements sociaux pour en faire de simples candidats ou candidates au risque de priver la rue d'éléments (certes non-essentiels) mais importants dans la lutte? Pourquoi QS, en pleine grève générale étudiante, laisse son aile électorale prendre autant de place sur la scène publique alors que le combat devrait se limiter qu'à la rue? Et qu’en est-il de certains candidats qui profitent de la manifestation nationale de la CLASSE du 23 février dernier pour rappeler haut et fort à tout le monde que QS est pour la gratuité scolaire ? Peut-on déjà parler d’opportunisme ?

Le risque d'une structure comme QS, c'est de voir le détachement (qui à notre sens est déjà commencé) entre une ligne stratégique électoraliste qui va, à terme, instrumentaliser la tendance «pro-rue». D'ailleurs, pourquoi un parti qui se définirait par «la rue» construit l'ensemble de son organisation de base sur des associations de comtés plutôt que des groupes de quartiers qui correspondent plus à la réalité concrète du travail militant de base? Ce détachement de l'aile parlementaire se produit dans la grande majorité des partis de gauche et ce partout à travers le monde. L'idée selon laquelle l'articulation rue/urnes ne vise qu'à donner davantage de pouvoir à la rue et à poser le conflit de classe nous apparaît idéaliste. C'est un refus de voir l'historique des partis de gauches, mais aussi l'attraction du pouvoir pour une aile électoraliste.

Il est nécessaire de préciser en quoi la position des « urnes et de la rue » s’inspire d’une analyse « hors-sol » et « dans le vent », en exprimant une négation de la réalité historique concrète. En Europe, il est bon de rappeler le comportement des partis sociaux-démocrates qui, contre leurs propres populations, appuyèrent la Première Guerre mondiale. Ou encore les agissements du Front populaire en France qui refusa d’aider les insurgé-e-s espagnol-e-s dans leur lutte contre le coup d’État de Franco en 1936. En Amérique latine, des prétendus gouvernements de gauche, à commencer par Lula et Chavez, reproduisirent à souhait les paramètres du système économique capitaliste en le teintant d’une rhétorique nationaliste antiaméricaine. Au Québec et en Ontario dans les années 1980 et 1990, le Parti Québécois et le Nouveau Parti Démocratique font également bonne figure en ce qui a trait à l’établissement de politiques antisociales. Faut-il également souligner que tout récemment, les plans d’austérité imposés aux classes populaires d’Espagne et de Grèce, ainsi que la répression policière nécessaire à leur implantation, ont été cautionnés par les partis sociaux-démocrates de ces deux pays. Nous aimerions bien comprendre quel ingrédient mystérieux place QS à l'abri des bêtises de la social-démocratie historique. D'autant plus que tout au long du processus menant à sa création, plusieurs thèmes et concepts ont été abandonnés volontairement. Ainsi, toutes références au socialisme, à la lutte de classe ou même à une quelconque conflictualité sociale ont laissé place à des termes vides, comme celui de bien commun, d'humanisme, de citoyenneté ou de société civile.

Si plusieurs militants et militantes de QS sont animé-e-s d'une volonté sincère de développer les luttes sociales, il faudrait être aveugle pour ne pas constater l'attentisme et l'espoir créé par l'existence de QS d'une part, par l'élection de Khadir d'autre part et puis dernièrement par l'élection massive du NPD, le 2 mai dernier. Plusieurs militants et militantes de base des mouvements sociaux placent un espoir grandissant dans QS et une possible victoire électorale, comme si cela allait suffire à produire plus de justice sociale et une meilleure répartition des richesses. Au-delà d'une présence lors des mobilisations, QS se fait connaître surtout par son existence en tant que parti, par les questions de Khadir, par les déclarations de ses deux chef-fe-s, etc. C'est ce message qui est transmis massivement et qui crée un phénomène d'attentisme. N'oublions pas que QS tente de jouer dans la cour des grands partis et est en quête de légitimité. Si l'on demande à la CLASSE de condamner la «violence» pour être digne de se poser en mouvement social, que pourra-t-on demander à QS pour avoir sa place aux côtés des grands partis et surtout, jusqu'où ira QS?

Un programme anticapitaliste?

L'étonnement causé par l'utilisation de l'étiquette de social-démocratie pour désigner QS a de quoi étonner! À la lecture du programme de QS, on constate au premier coup d'oeil que les bases du mode de production capitaliste sont pourtant maintenues. Le salariat est non-seulement, préservé, mais aucunement remis en question. «Une telle humanisation du travail doit alors passer par une politique de plein emploi, la reconnaissance du travail non rémunéré, la réduction du temps de travail, la protection des emplois existants, le renforcement des droits syndicaux, la lutte à la discrimination sur le marché du travail et l’augmentation du salaire minimum.» (Programme QS, pour une économie solidaire... p.13). Sur le plan financier, on parle de la création d'une banque d'État et de réglementation accrue pour les banques privés. Sur le plan environnemental, il est question de la création d'entreprises d'État et de nationalisation, de hausse des redevances et de réglementation sur l'exploitation des ressources naturelles. Aucune remise en question de la propriété privée des moyens de production ni du capital bancaire, tout au plus on nous propose un inacceptable recours au capitalisme d'état! Sur la question nationale, QS, bien qu'ayant une conception beaucoup plus inclusive de la «nation québécoise», ne vient que conforter ce faux concept de nation qui ne sert qu'à diviser les travailleurs, les travailleuses et les précaires de partout sur la planète. En effet, nulle part voyons-nous une remise en question de fond de l’idée même d'État-nation.

Enfin, Xavier Lafrance et Jean-Pierre Roy indiquent que «plusieurs des mesures avancées confrontent directement le capital». Nous croyons plutôt que, si le programme de QS confronte directement le néolibéralisme, il n'est ni plus ni moins qu'un aménagement tout à fait social-démocrate du système d'exploitation capitaliste. En aucun moment, il ne remet en cause les fondements sur lesquels s'est développé le capitalisme contemporain : la propriété privée et l’économie de marché. Il est certes plus radical que plusieurs autres partis de la social-démocratie, en ce sens nous pourrions accepter, si cela froisse moins, de parler de social-démocratie radicale (sic)!

À aucun moment, nous avons remis en cause la solidarité que nous développons avec des camarades de luttes, des camarades qui placent la construction d'un rapport de force social bien avant les considérations liées à la stratégie électorale. Nous sommes parfois des allié-e-s face à un ennemi commun, mais nous nous devons de ne pas sombrer dans une complaisance artificielle les un-e-s par rapport aux autres. Nous avons deux conceptions fondamentalement différentes de la stratégie et des objectifs révolutionnaires liées à nos actions, ainsi que de l’autonomie des mouvements sociaux. Donc oui pour «frapper ensemble» encore et «marcher séparément» mais tout en se critiquant ouvertement!

Union Communiste Libertaire
2 mars 2012