mercredi, février 24, 2010

Sixième semaine annuelle contre l'apartheid israélien.

Du 4 au 11 mars 2010 - Montréal
PROGRAMME COMPLET À L'AFFICHE

Joignez-vous au regroupement de quarante villes à travers le monde à l'occasion de
la 6e semaine internationale contre l'apartheid israélien (SAI). Une semaine remplie
de conférences, ateliers, projections de films et d'événements culturels afin de
vous familiariser avec les enjeux du conflit israélo-palestinien ainsi que pour
donner de l'ampleur à l'élan grandissant de la campagne de boycott,
désinvestissement et sanctions (BDS) contre l'apartheid israélien. Les événements à
Montréal auront lieu à l'UQÀM, Concordia, McGill et d’autres endroits à travers la
ville. Vous trouverez le programme complet ci-dessous.



-->Voir la bande-annonce en ligne (seulement en anglais):

-->Suivez-nous sur Twitter et Facebook.

Pour voir le programme complet:

lundi, février 22, 2010

Le foulard et l'égalité

Une camarade a attiré mon oeil sur ce texte de l'historienne Micheline Dumont.

Au Québec, l'égalité entre les hommes et les femmes est bien précaire et récente. L'égalité politique date de 70 ans. L'égalité dans la société conjugale de trente ans tout au plus, comme l'égalité éducative. On attend toujours l'égalité économique pour ne rien dire de l'égalité culturelle. La violence à l'endroit des femmes est un phénomène endémique, et des hurluberlus affirment le plus sérieusement du monde que «le féminisme est un crime contre l'humanité».

Majoritaires au collège et à l'université, les jeunes femmes n'arrivent pas à transformer leurs succès scolaires en succès sociaux et économiques. Ignorantes ou partiales, les femmes qui ont «réussi», surtout celles qui travaillent dans les médias, ne comprennent pas la nécessité de la lutte féministe, et même la décrient. Les féministes se mettent en marche en 2010 pour que la lutte continue, mais, dans quelques jours, tout le monde va se demander, goguenard, «le 8 mars est-il encore nécessaire?».

Lagacé, à quoi tu sers?

Réagissant aux propos homophobes tenus sur les ondes d'une radio white trash de Québec, Lagacé nous offrait ce matin, dans la Paresse, son analyse du phénomène. Oui, c'est vrai, la propagande réactionnaire populiste va bon train dans la capitale. Mais passons au point intéressant.

En guise de conclusion, Lagacé nous informe que
C'est David Desjardins, de Voir Québec, qui a le mieux résumé l'essence de cette radio fâchée-fâchée, qui flatte son auditoire dans le sens du poil comme une fille de joie: «Au fond, sa seule véritable fonction est économique: régurgiter jour après jour aux auditeurs ce qu'ils veulent entendre afin de justifier leur colère et ainsi les garder à l'antenne jusqu'à la prochaine pub.»

Pis toi, Lagacé, à quoi tu sers?

Concerts antiracistes à Montréal.

Un message reçu et à diffuser dans vos réseaux.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

pour diffusion immédiate

CONCERTS ANTIRACISTES À MONTRÉAL

Montréal, 19 février 2010 – Les 26 et 27 février 2010 se tiendront à Montréal deux concerts dont les bénéfices seront versés à des groupes antifascistes Russes. krlep0ser, militant de la scène redskin et hip-hop, collabore avec le Antifa crew d’Hochelaga-Maisonneuve pour rassembler artistes, militants et lascars autours d’une cause commune: la solidarité des luttes antiracistes au niveau international.

Montréal, comme toutes les grandes villes du monde, fait face à un problème d'organisation de groupes à tendance raciste. Que ce soit dans la sphère médiatique (diffusion de préjugés sur les minorités ethniques), via les forces de l’ordre (profilage racial) ou encore dans la rue, le racisme évolue et persiste partout sous différentes formes.

Depuis maintenant quatre ans, le groupe Antifa-Montréal travaille à contrer cette mouvance, que ce soit par la diffusion d’information populaire à travers leurs célèbres affiches, par leur présence constante dans les quartiers Est de Montréal ou, comme dans le cas présent, par l’organisation d’évènements culturels.

Les deux spectacles seront dont une excellente occasion de se familiariser avec les groupes antiracistes locaux (l'Action Anti-Raciste, Antifa et RASH), de se rassembler, d'échanger ou tout simplement d'assister à de bons concerts afin de dire non au racisme organisé et, bien sur, d’amasser des fonds pour les camarades en Russie et les Antifas locaux.

La première soirée, vendredi le 26 février prochain, se déroulera au 3 Minot (3812 St-Laurent) avec Webster, Showme, Karma Atchykah, Murph et The Hend. Et c'est le lendemain, au Bar Populaire, 6584 St-Laurent, qu'aura lieu la deuxième et dernière soirée mettant en vedette Brat Attack, Broadcast Zero, Cast Ancor, Open Wounds et Tightrope.

Au plaisir de vous voir là-bas,

krlep0ser et Antifa-Montréal.

krlep0ser@hotmail.com / comite.anti.racist@gmail.com


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mercredi, février 17, 2010

Dans la vie... comme au hockey

J'ai pensé que ce serait une bonne idée de ressortir des boules a mites un vieux texte publié dans le journal anarchiste "Le Trouble" en 2002 qui aborde les thèmes du sports et des Olympiques.

C'est, entre autre, pour donner de la matière a réflexion pour la discussion sur les sports organisé par nos amiEs du DIRA, mais aussi à l'occasion des jeux de Vancouver. Le texte qui suit fut écrit a l'occasion des Olympiques d'hiver de Lillehammer en Norvège en 2002.

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Dans la vie... comme au hockey!


Comme a chaque deux ans, voici venu le temps des Jeux Olympique (JO), grande messe des multinationales et des bourgeoisies triomphantes.Déjà depuis quelques mois, lentement mais sûrement, on voit les publicités des grandes chaînes médiatiques qui diffuseront les JO et sur certains produits prisés par les masses consommeuse dont les compagnies subventionnent la tenue de ce grand évènement qui regroupera tous les habitants de la terre dans un esprit de fraternité. Le sport et ses compétitions seront à l’ordre du jour partout pendant deux semaines: gagnants, perdants, victoires impensables, scandales, etc. Mais votre humble journaliste du Trouble ne veut pas vraiment faire une analyse des JO et du mercantilisme qui entoure cet évènement. En fait, depuis quelques temps on voit ressurgir chez les groupes de la gauche anti-capitaliste, un goût pour les parties de foot, de hockey ou des tournois quelconques lors de rencontres. Même le Trouble n’y échappe pas, aillant déjà publier quelques textes sur le sujet chaud du sport. Trop souvent, on se laisse emporter par nos émotions dès que le sujet tombe sur l’équipe locale ou sur les champions de tel ligue et on oubli de porter un regard critique face a un phénomène qui, aux mains des possédants et des puissants, devient un outils pour façonner la jeunesse et un appareil idéologique.


Dès qu’un enfant est en âge de courir, l’enrôlement dans les différentes activités sportives commence. C’est à travers les sports que les valeurs de la société capitalistes sont transmises et internalisés par les futurs producteurs. Compétition, dépassement de ses capacités, sens de l’effort, discipline, respect et soumission face à la hiérarchie et ça pourrait continuer comme ça longtemps. Le sport suivra le jeune jusqu’à sa sortie de l’école, pour entrer dans le monde du travail. Ce n’est pas par hasard si une panoplie de spécialistes et de pédagogues comme Baden-Powell (Scout), P. de Coubertin, Hébert (Hébertisme), ce sont penché sur l’éducation physique pour en faire un appareil d’État puisqu’elle réfère aux valeurs de notre « civilisation ». Selon un document distribué aux prof d’éducation physique en France:« Le sport se pratique selon des règles et engendre des comportements qui se réfèrent aux valeurs couramment admise dans la société ». Les parents aussi sont de la partie, souvent en mettant de la pression sur leurs enfants pour participer à des équipes sportives et en les motivants à « travailler fort » pour être le « meilleur » . Bref, le sport permet de modeler les jeunes pour qu’ils puissent bien s’intégrer au fonctionnement des institutions des possédants et les respecter.


En enseignant des valeurs comme la performance et la compétition, le sport crée un consensus social. Riches et pauvres, patrons et travailleurs, se retrouvent dans les mêmes activités, dans les mêmes stades dans un esprit de fraternité et de paix. En fait, le sport légitimise la société de classe et ce de deux manière: premièrement en présentant la société de classe comme quelque chose de naturel et d’immuable, comme une stratification qui correspond aux mérites des gens et des efforts qu’ils ont fait dans la vie, deuxièmement en favorisant l’apparition, à coté de la hiérarchie de tous les jours subie par la plupart, d’une hiérarchie parallèle, qui ignore celle de tous les jours, pour permettre aux gens d’avoir l’impression d’accomplir quelque chose. Le parallèle est frappant, pensez aux flics et aux jeunes des quartiers défavorisé qui jouent des parties de basket-ball ou de foot ensemble; rien ne les séparent, sauf leurs habiletés physiques dans le jeu. En ayant le même amour du sport, ils apprendront a se connaître et à s’estimer, et finiront par croire que tout le monde occupe la place qui lui convient dans la société. Le sport représente la possibilité d’un “monde différent” où tous sont égaux au départ et ne doivent leurs positions hiérarchisés qu’à leurs efforts, leurs peines, leurs mérites. Bref, le sport est un phénomène qui est au dessus des antagonismes de classes et il sert a créer un consensus social, nécessaire au fonctionnement de la “démocratie bourgeoise”.


À un autre niveau, les J.O. (tout comme la Coupe du Monde de foot) regrouperont à Salt Lake City, des centaines de milliers de mordus et d'enragés complètement brainwashé par ce nouvel opium du peuple, pendant que les reportages à la tv attireront l'attention de millions de personnes omnibulés par ce spectacle partout à travers le monde. Ce sera l’occasion pour les nations de mesurer la compétitivité de leurs athlètes et ainsi d’exacerber le nationalisme. Enfin, les petits peuples opprimés du monde pourront compenser leur situation face aux « Grands » (USA, Chine, Russie, Europe...) dans des victoires sportives nationales. La hiérarchie parallèle revient encore, a défaut d’être assez fort militairement ou économiquement, ces « petits » pays, grâce à un embrigadement des jeunes dans les sports, pourront prouver qu’ils sont eux aussi fort! Vous vous rappelez la victoire du boxeur cubain en deux coup sur celui des USA aux JO d’Atlanta en 1996?


Dans un univers concentrationnaire et complètement informatisé, où les seuls surprises de la vie sont la répression policière, les attentats « terroriste » et la récession, le sport trouve un bon terrain chez les jeunes pour semer les germes de la société capitaliste. Le narcotique sportif, dans un monde sans imagination où tout est programmé a l’avance, offre au gens la possibilité de s’évader du réel et de se sentir vivre à un prix raisonnable. Comme révolutionnaires, nous devons analyser nos pratiques « sportives » et les repenser à l’image de la société et des valeurs pour lesquelles nous luttons. Le l’activité physique qu’apporte le sport n’est pas mauvaise, loin de là, mais le système qui s’en sert a ses propres fins pervertie notre besoin de mouvement et d’activité en le transformant en course au rendement. Nous devons profiter de la crise que traverse les sports professionnels, les athlètes ne songeant qu’a empocher leurs salaires exagérés et les prix qui montent en flèches dans les stades, pour remettre en question les sports en général et surtout ce que les possédants en font; un outil de contrôle social.



En encadré:


Le baron Pierre de Coubertin, pédagogue et éducateur, fut le rénovateur de Jeux Olympique en 1893. Assez grand personnage pour qu’une rue du même nom se soit aménagé juste au sud du fameux Stade Olympique de Montréal, il déclare dans son livre Pédagogie sportive, au sujet de la canalisation, à travers le sport, de la tendance naturelle des pauvres à la violence et à l’agressivité face aux violences du capitalisme:


« Pour échapper à la néfaste violence qui compromettrait sa cause, il faut mettre le prolétariat en état de culture suffisante pour qu’il ait la force de résister à lui-même, de faire front contre la colère, même légère, contre l’injustice, même flagrante, afin qu’il puisse travailler tenacement, mais calmement à sa propre élévation. »


dimanche, février 14, 2010

Bata Ouvriye: Prise de position suite au tremblement de terre du 12 janvier 2010.

Une déclaration des camarades haïtiens de Batay Ouvriye suite au tremblement de terre du 12 janvier. Le texte est en anglais mais fait un bon lien entre la situation social préexistante et les conséquences sur les luttes ouvrières et sociales post-séisme.


Much has been said and much is happening. The situation is very grave. Very. This situation is maddening! The January 12th earthquake has devastated several cities in Haiti. There are several others that were struck but are not being talked about, because Port-au-Prince, Léogane, Ti Gouave, and Jacmel have all been impacted so much. As everyone knows, many, many persons have died or disappeared, many have lost limbs, many houses have been destroyed, and many have been left homeless. Many who were working lost their lives, many workers perished at work in their factories, street vendors, public sector employees, store employees, students, people in the streets and in popular neighborhoods… What a huge blow!

We must dispel from the very start any kind of divine interpretation of this disaster as an “Act of God”, a “malediction”… These considerations can only deter us and prevent us from understanding the real cause of the earthquake, which is completely natural and had been predicted by a few scientists. This trend of thought also increases our resignation, faced with a “divine intervention” and leaves us waiting helpless and alienated. On the other hand, these divine interpretations also mask the responsibility of the Haitian State, which had been forewarned and did nothing in terms of contingency planning to address some of these consequences.

Therefore, it’s important to stay level headed, to address the real problems, to think well, together, so that we can uncover the real solutions.

In doing so, we should be clear about:

· In what context, and in what conjuncture we were when the earthquake struck;

· Some of the perils we are facing;

· What we need to do to confront this challenge, and from which class interest.

samedi, février 13, 2010

LES JEUDIS DISCUSSIONS AU DIRA

Jeudi 25 Février 2010

à 18h30

La prochaine discution portera sur la thématique:

L’ANARCHISME ET LE SPORT


Le sport est un sujet peu ou pas traité par les anarchistes d’ici. Aujourd’hui, le sport est une industrie très lucrative et l’une des meilleures courroies de transmission des valeurs de la société capitaliste (esprit de compétition, nationalisme, sexisme, racisme, etc.). Actuellement, il y a un mouvement de dénonciation et de boycottage des Jeux Olympiques de Vancouver 2010 et nous pouvons dire que les anars d’ici soutiennent cette campagne. Pourtant, en dehors de l’événement olympique, il est courant de voir des anars, principalement des hommes, qui suivent, supportent ou évoluent dans des équipes sportives. Pourtant, la majorité des ligues sportives sont des Olympiques à petite échelle et font les mêmes ravages sociaux et économiques.

Quelle est notre position face aux sports en général? Pouvons-nous nous réapproprier les sports? Est-ce que sport et anarchisme sont compatibles et de quelle manière?

Vous avez une opinion sur le sujet, vous vous êtes penché sur la question, vous êtes partisan-ne d’une équipe professionnelle ou simplement curieux ou curieuse? Venez participer à cette discussion au DIRA, le jeudi 25 février à 18h30. Cette soirée discussion est ouverte à tous et toutes. Des rafraîchissements et des amuse-gueules seront disponibles.

25 Février 2010, à 18h30
2035 rue Saint-Laurent, 3e étage,(métro St-Laurent).

Des personnes feront une brève présentation pour lancer la discussion à la quel vous pourrez participer.

des rafraichissement seront disponible.

mardi, février 09, 2010

On nous fiche... Ne nous en fichons pas!


Voici un évènement très intéressant organisé par nos camarades de La Pointe libertaire ainsi que par les services juridiques de Pointe Saint-Charles.

Nous sommes surveillé-e-s….. Comment, par qui ? Qui utilise ces informations, dans quel but ? Pourquoi s’inquiéter ? Telles sont les questions qui seront abordées par nos conférenciers.


Au nom de la sécurité, des mesures de toute sorte sont mises en place par nos gouvernements : notre utilisation d’Internet et nos déplacements sont surveillés ! Pensons aux listes de citoyen-e-s interdit-e-s de vol ou de voyage, aux permis de conduire Plus, à la carte Opus, aux scanners corporels dans les aéroports, aux certificats de sécurité, etc.

Nos droits sont ainsi bafoués. Avec les progrès des technologies, le Canada se dirige dangereusement vers une société de surveillance. Qu’en est-il du droit à la vie privée, de la liberté d’expression, du droit de manifester ? Ne nous laissons pas ficher !


Conférenciers


Dominique Peschard
(Ligue des Droits et Libertés)

et

Alexandre Popovic
(Coalition contre la répression et les abus policiers)


Jeudi 18 février @ 18h30
Carrefour d’éducation Populaire
(2356, Rue Centre, Métro Charlevoix)

Veuillez réserver votre place au numéro suivant
514-933-8432
ou par courriel
servjur@bellnet.ca

samedi, février 06, 2010

Incident colonial

Agence France-Presse
Iqaluit

Une partie d'un igloo s'est effondrée samedi sur le ministre canadien des Finances Jim Flaherty, qui venait de tester cet habitat traditionnel inuit en marge d'une réunion des ministres du G7 à Iqaluit, dans le Grand Nord canadien, a constaté un photographe de l'AFP.

M. Flaherty a ri de l'incident, dû à sa capuche qui a démoli le haut de la porte de l'igloo bâti quelques heures auparavant. Les Inuits ont dit au ministre de ne pas s'inquiéter, et que les dégâts pourraient être aisément réparés.

mercredi, février 03, 2010

Le Collectif Emma Goldman du Saguenay lance le «Pic-Bois»

Le Collectif Emma-Goldman (UCL-Saguenay) vient d'annoncer la sortie du «Pic-Bois», un «bulletin à tendance anarchiste».

«
Oiseau tapageur et rebelle, le Pic-Bois est très critique de la situation des régions périphériques (« régions ressources ») et met de l’avant la construction d’alternatives sociales et d’un pouvoir populaire pour changer la société ici et maintenant» nous dit-on sur le blogue du collectif.

Vous pouvez télécharger le pdf du premier numéro de ce bulletin à cette adresse.

mardi, février 02, 2010

Rassemblement: Accueillons le bourreau!

La Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP) organise demain mercredi 3 février un rassemblement de trente minutes à 12h30 pile à la sortie du Palais de Justice du côté Saint-Antoine. Jean-Loup Lapointe comparaîtra au cours de cette journée. Rappelons qu'il a tiré quatre balles sur des jeunes non armés, tuant Fredy Villanueva et blessant sévèrement deux autres jeunes.

Si vous voulez assister à l'audience qui devrait se tenir dans la salle 5.15 dès 9h30, venez avec peu d'objets dans vos poches car vous serez fouillés par la sécurité du Palais de Justice. Après la pause du dîner, elle reprendra en après-midi vers 14h.


Jean-Loup Lapointe, le bourreau de Fredy

Les bourreaux existent encore, mais leur image n’est plus la même. Au Moyen Âge, les bourreaux faisaient leur sale besogne devant une foule impuissante. Ils ne décidaient pas qui ils exécutaient ni pour quelles raisons et c’est pourquoi on ne pouvait les tenir responsables des mises à mort. Ils portaient d’ailleurs une cagoule afin de cacher leur identité et une arme pour se protéger du peuple. Leur impunité était totale.Aujourd’hui, ce sont les policiers les bourreaux modernes. Ils portent l’uniforme bleu et utilisent des guns – conventionnels ou électriques. Ils jouissent aussi d’impunité, mais pas besoin d’une cagoule. Pas besoin d’un juge non plus, ni d’un roi ou d’un Comité de salut public pour décerner la peine de mort. Non, désormais, de simples constables s’en chargent. Et bang, un mort!

Le 9 août 2008, Fredy Villanueva, 18 ans, est mort des balles de Jean-Loup Lapointe, mais la Cour nous interdit de vous montrer la face du flic tueur. Jean-Loup n’a même pas besoin d’une cagoule pour se cacher, car toute une machine judiciaire s’assure d’office que le public ne pourra le reconnaître dans la rue et le juger du regard.
Un flic qui tue un jeune et en blesse deux autres en tirant à bout portant sur des individus sans arme ne devrait pas échapper à la justice. Si un citoyen avait fait la même chose, on sait tous que des accusations criminelles auraient été portées contre lui sans délai. Qu’est-ce qu’il aurait fallu de plus pour que la SQ se décide à faire une enquête sérieuse, en commençant par interroger les 2 flics impliqués? Mais c’est toujours le problème d’une enquête de la police sur la police, une enquête indubitablement incestueuse qui défend toujours la réputation des bourreaux.

L’impunité dont jouit Jean-Loup est donc double : il y a la décision de voiler son identité physique qui s’ajoute au blanchiment judiciaire habituel. Le tout confirme le pouvoir des flics de tuer, encouragé en cela par l’État qui accorde à Jean-Loup tous les privilèges. On lui donne le droit de porter son arme partout, même hors service. On lui paie de gros avocats. On lui offre des gardes du corps lors de ses déplacements en public. Le bourreau Lapointe est surprotégé et ce, à nos frais.

Les policiers sont devenus des juges de rue : ils sont à la fois juges et bourreaux puisqu’ils ont le droit d’exécuter sommairement un suspect. Ainsi la peine de mort, supposément abolie, prend une forme nouvelle, plus arbitraire et insidieuse. Elle est hypocrite et protégée par une fraternité policière qui a le bras long. Ces meurtres sont banalisés et les autorités ne se gênent pas pour traîner les proches des victimes dans la boue. La violence policière est l’expression des inégalités sociales et de l'intolérance, qu’elle alimente en retour en semant la peur dans certains quartiers. Il va sans dire que Jean-Loup aurait été moins vite sur la gâchette s'il s'agissait de jeunes blancs, près d'un court de tennis d'Outremont.

Nous refusons d’être encore une fois cette foule impuissante devant les bourreaux modernes qui tuent en toute impunité. Mercredi le 3 février, accueillons le témoin Jean-Loup Lapointe qui, un an plus tard, sera interrogé pour la première fois.

L'appel en anglais sur http://www.lacrap.org/