vendredi, octobre 30, 2009

L'anarchisme au Québec aujourd'hui : idées, pratiques et espoirs

14 novembre : Atelier-discussion – projet de livre sur l’anarchisme contemporain

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L'anarchisme au Québec aujourd'hui : idées, pratiques et espoirs
Journée d’ateliers-discussions
samedi 14 novembre 2009
UQAM
Pavillon Hubert-Aquin, salle A2855
10h00 à 17h30 (horaire détaillé des présentations à venir sous peu)
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Bonjour,

Nous travaillons présentement à la réalisation d’un OUVRAGE COLLECTIF sur l’anarchisme contemporain au Québec auquel plus de 21 personnes issues de divers réseaux collaborent par l’écriture d’un chapitre traitant des expressions et enjeux de l’anarchisme actuel. C'est avec plaisir que nous vous invitons à participer à une journée d’ateliers-discussions où chaque auteur-e viendra présenter oralement son chapitre, échanger et recevoir les commentaires du public. Cet événement s’adresse aux auteur-e-s et ami-e-s, de même qu'à tous ceux et celles qui sont intéressé-e-s par la thématique.
Un 5 à 7 est également prévu suite aux présentations afin de poursuivre nos conversations (lieu à confirmer le jour même)
Un programme complet sera envoyé dans les semaines à venir. Voici tout de même la liste des sujets qui seront vraisemblablement abordés lors de ce colloque: CLAC : réseautage anti-capitaliste, les émeutes, la figure médiatique de l'anarchiste, SQUAT et lieux de vie, internationalisme, la fourmilière anticapitaliste, (pro)féministes dans les réseaux anti-raciste et anti-colonial, solidarité autochtone, écologisme, mouvement étudiant, anarchisme explicite, mouvement communautaire et populaire, proximité et vie de quartier, art et mouvement ouvrier.
*L’espace est accessible aux fauteuils roulants
**Un espace garderie sera disponible. SVP, veuillez confirmer au moins 48 heures à l’avance en nous contactant via courriel à : anarchismecontemporain(at)gmail.com
***L’événement se déroulera en français avec une traduction chuchotée vers l’anglais

Dans l'attente de vous rencontrer bientôt,
Rémi Bellemare-Caron, Émilie Breton, Marc-André Cyr, Francis Dupuis-Déri, Anna Kruzynski
Pour information, contactez-nous à anarchismecontemporain(at)gmail.com

[Brésil] Perquisition des locaux de la Federação Anarquista Gaúcha

Via Voix de faits.

Nous apprenons par voie de communiqué que les locaux de Porto Alegre de nos camarades de la Federação Anarquista Gaúcha, au Brésil, ont été perquisitionné par la police civile de l'État du Rio Grande do Sul le 29 octobre en fin d'après-midi. Le mandat de perquisition leur permettait de saisir du matériel de propagande politique accusant le gouvernement de corruption, des dossiers en lien avec le prêt de la Banque mondiale et le meurtre du paysan sans-terre Eltom Brum. Les policiers sont reparti avec du matériel imprimé, des dossiers et un ordinateur. Les camarades dénoncent là une pure provocation contre la gauche non-parlementaire par un gouvernement étant accusé de faits autrement plus graves (corruption, disparitions et meurtres).

Pour plus de détails: le site de la FAG (en portugais) ou Anarkismo (multilingue).

mardi, octobre 27, 2009

EN GRANDE PREMIÈRE A MONTREAL: MYTHS FOR PROFITS


Ce documentaire explore le rôle du Canada dans l'industrie de la guerre. À l'aide d'entrevue, il dévoile les intérêts spécifiques et les profits réalisés par certaines sociétés,individus et agence gouvernementale.

Le gouvernement canadien et l'armée voudraient que nous croyions que nos soldats sont des soldats de la paix, altruistes, aidant les peuples et les gens dans le monde, mais qu'en est-il vraiment?

Ce documentaire tente de démythifier le rôle de pacification, de défense et d’aide.

*EN GRANDE PREMIÈRE A MONTREAL*
(version originale anglaise avec sous-titres français)
15 novembre 19:30hr
La Grande Bibliothèque (475 Blvd. De Maisonneuve. E)
FREE-GRATUIT

*AFTER-PARTY, DANSE TOUTE LA NUIT!!!*
21 hr Cinémathèque Québécoise
GRATUIT-FREE!
DJ Aaron Maiden-ska-raggae-dancehall
Dirty Boots-artypunkrock and new-nowave
Julie D-Dubstep danceyourfaceoff

*POUR LES RETARDATAIRES...*
18 novembre, 20hr
Cinémathèque Québecoise
FREE-GRATUIT
(version originale anglaise avec sous-titres français)

Dans le cadre des Rencontres Internationales Du Documengtaire De Montréal
http://www.ridm.qc.ca
En collaboration, Cinema Politica
http://www.cinemapolitica.org/

Pour tout savoir sur le documentaire cliquez plus bas:
http://www.wideopenexposure.com/M4P.php

L'été est peut être terminé, mais l'automne sera chaud!


Un Cause Commune Express distribué hier, à près de 100 exemplaires, lors du débats des candidats aux élections municipales pour l'arrondissement du Sud-Ouest.

Voilà maintenant plus de deux ans que le Ministère des Transports du Québec (MTQ) a déposé son projet de réfection de l'échangeur Turcot (Montréal), le plus gros échangeur au Québec. Depuis, les citoyen-nes du sud-ouest, se sont fortement mobilisé-es afin d'empêcher ce projet, que l'État tente de nous imposer, sans que nous que nous puissions avoir notre mot à dire. Ce que le MTQ propose, c'est un nouvel échangeur qui pourra accueillir plus de 300 000 voitures par jour, soit 20 000 de plus quotidiennement. Un échangeur qui coûtera 1,5 milliard de dollars sur sept ans, aura un impact environnemental énorme et dont la construction provoquera l’expropriation d’environ 170 logements, soient près de 400 personnes, ceci afin d'assurer un réseau routier temporaire, à côté des structures actuelles, durant la construction qui durera plus de cinq ans.

Les deux dernières années ont vu naître une multitude d'initiatives des citoyen-nes du Sud-Ouest allant d'assemblées populaires de quartier à des regroupements de citoyen-nes et d'organismes de quartier au sein d'une coalition. Les gens du quartier, en plus des pétitions, ont organisé une manifestation et des actions de perturbations afin de se faire entendre. Malgré tout, deux ans plus tard, des gens de notre quartier sont toujours menacé-es d'expulsion par les bulldozers du MTQ. Et il faut le rappeler, dans un quartier ou 86% des résident-es sont locataires. Deux ans plus tard, l'état, les élu-es et les bureaucrates font toujours la sourde oreille à nos revendications et refusent d'admettre que leur projet aura des conséquences néfastes sur notre santé et notre environnement.

Par ailleurs, le Bureau pour les audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui tarde toujours à rendre publiques les conclusions du rapport, risque peu d’être utile à l’arrêt des travaux, et ce malgré une grande majorité de mémoires déposés qui réclamaient que le MTQ retourne faire ses devoirs. Évidemment, certaines politicien-nes en ont fait leur cheval de bataille pour les élections municipales, afin de nous donner l’illusion qu’ils participent activement à notre lutte. Alors que nous savons très bien que, sous ce couvert de consultations publiques, la partie est déjà jouée. Le BAPE, sous des aspects démocratiques et participatifs, ne donne que l’illusion à la population qu’elle se bat afin de préserver ses quartiers ou son territoire, mais ne sert qu’à individualiser les revendications de tous et toutes et à les empêcher de s’organiser et de lutter ensemble dans la rue.

Pendant ce temps, les politiciens et les bureaucrates gagnent du temps afin d'empêcher toute forme d'organisation populaire plus radicale, qui les forceraient à se mouiller politiquement. Bref, on nous divise pour mieux régner, en faisant ici et là quelques compromis. Malheureusement, aucun compromis n’est possible dans la logique du profit de leurs amis capitalistes. Le piège des promesses des politicien-nes peut parfois être tentant pour plusieurs, mais rares sont les luttes qui en ressortent victorieuses. La seule démocratie possible est celle des habitants du quartier, qui par des assemblées de quartier et des comités de citoyens et citoyennes décident ensemble et solidairement de l’avenir de leur quartier. N’est-il pas absurde qu’après deux ans de luttes, les seuls moments où les politicien-nes osent finalement prendre position, soient à la veille d’élections municipales ? On peut se douter que le 2 novembre ils auront déjà oublié leurs engagements ?

Avec les récents scandales impliquant les élu-es, la mafia et certains syndicats de la construction, il y a fort à parier que peu importe le parti qui sera au pouvoir le 2 novembre, les pressions, les pots de vin et les magouilles seront les mêmes, afin de forcer les différents paliers de gouvernement à aller de l’avant avec ce projet de 1,5 milliard de dollars d’investissements, pour la réfection de Turcot, que nous paierons tous et toutes ! C’est nous prendre pour des imbéciles que tenter de nous faire croire qu’un seul homme est responsable de la corruption municipale et que les autres partis, malgré leur présence au conseil municipal, n'étaient nullement conscients des différents enjeux lorsqu'ils votaient. Et si c’est le cas, alors les membres des autres partis sont des irresponsables chroniques qui ne devraient nullement nous représenter. Peu importe les raisons, le fiasco de élu-es municipaux ne mérite en rien la confiance des habitants du sud-ouest. De Turcot, à la modernisation de la rue Notre Dame dans l'est, en passant par le Casino à Pointe St-Charles, au recouvrement de l'autoroute Ville-Marie ou au démantèlement du Centre Social Autogéré de Pointe St-Charles, le bilan des 4 dernières années des partis au conseil municipal n'a été qu'une suite d'attaques envers nos quartiers populaires.

Qu’importe le résultat des élections, les citoyen-nes du Sud-Ouest doivent continuer de lutter contre le projet de réfection de l'échangeur Turcot, parce que le vrai pouvoir est dans la rue et non dans les mains de quelques élu-es dont le seul mandat devrait être de représenter la volonté de nous les citoyen-nes et non celle de quelques hommes d'affaires au portefeuille bien garni! La classe politique doit comprendre que si elle ne respecte pas notre volonté, alors elle aura des comptes à nous rendre.

C'est à nous maintenant de leur faire comprendre que la vraie démocratie est dans la rue, pas dans les urnes!

Pour télécharger le Cause Commune Express en .pdf

Occupation de l'université de Vienne

19 octobre, Académie des Beaux-Arts de Vienne, des étudiantes et des étudiants en ont assez. Assez d'étudier dans des institutions sous-financées, peu accessibles et dirigées par des gestionnaires-bureaucrates. Marre des inégalités. Des assemblées sont organisées, on cherche à faire bouger les choses. Les profs donnent leur appui.

21 octobre, ça décolle. L'amphithéâtre principal de l'université de Vienne, l'Audimax, est sous occupation. À ce jour, au moins six universités autrichiennes sont en partie occupées. Leurs revendications ont l'intérêt de déborder le cadre strictement corporatiste auquel nous a habitué (au moins) une partie du mouvement étudiant de chez nous.
  • Pour un enseignement qui ne soit pas exclusivement professionnalisant (pas facile de traduire « Bildung statt Ausbildung » !)
  • Libre accès aux études
  • Démocratisation des universités.
  • Meilleur financement des universités.
  • Application de la loi permettant aux étudiants handicapés d’avoir les mêmes droits que les autres.
  • Fin des contrats précaires dans les universités.
  • 50% de femmes dans tous les métiers représentant le personnel de l’université.
L'occupation et ses alliéEs de partout ont jusqu'à maintenant réussi à se coordonner de façon assez intéressante, notamment grâce aux sites Twitter, Facebook et cie. Certaines personnes ont vraisemblablement tenu à rappeler le caractère bien réel de la lutte, faisant écho au célèbre poème chanté de Gil Scott-Heron, The revolution will not be televised.

Site web de l'occup : unibrennt.at (« l'uni brûle! »)
Petit montage vidéo (3m14s).
Pour les plus voyeurs, des livestreams diffusent ce qui se passe dans l'Audimax, en direct.
Le blogue d'un type qui a eu la gentillesse d'écrire un article là-dessus et de traduire quelques informations pertinentes.
Ledit type a aussi pris quelques photographies (en date du 26 octobre).

dimanche, octobre 25, 2009

« Je l'avoue, je suis raciste! »

La citation-titre de ce billet est de Jason Kenney, ministre conservateur de la citoyenneté, de l'immigration et du multiculturalisme. Compte-rendu d'une perturbation par No One Is Illegal.

Vendredi, le 23 octobre 2009 – Des militant-e-s pour la justice sociale pour les migrant-e-s, et leurs allié-e-s de l’Université McGill, ont perturbé la venue de Jason Kenney -- Ministre canadien de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme -- et l’ont confronté avant et pendant sa visite organisée par Conservative McGill.

Dans le cadre d’une action initiée par Personne n’est illégal-Montréal, plus de 50 manifestant-e-s ont pu entourer Kenney avant son entrée dans l’événement fermé au public. Pendant environ une minute, Kenney s’est fait poser plusieurs questions dont une portant sur le rapport paru aujourd’hui dans le Toronto Star (voir lien ci-dessous) sur le meurtre, au Mexique, d’une femme mexicaine qui s’est fait refuser le statut de réfugiée à deux reprises au Canada. Kenney a esquivé la question et refusé de répondre.

Kenney a également été questionné sur l’opposition de son parti à l’établissement d’une division d'appel pour les réfugié-e-s. Toujours sans réponse.

Alors qu’un membre de Personne n’est illégal lui a signalé que ses politiques pénalisaient les migrant-e-s et encouragaient les personnes racistes, Kenney a répondu (avec un brin de sarcasme) : « Je l’avoue, je suis raciste ». Au même moment, les gardes du corps de Kenney ont poussé les protestataires pour le laisser pénétrer dans la salle de conférence.

Pendant plus d’une heure, les manifestant-e-s ont scandé et fait du bruit pour perturber l’événement de l’extérieur. La manifestation comportait en partie un «teach-in» où certain-e-s militant-e-s en ont profité pour présenter le record de piste de Kenney, soulignant en particulier :

- le meurtre de Grise au Mexique, une femme s’ayant fait refuser le statut de réfugiée au Canada à deux reprises;
- le refus persistant des Conservateurs d’établir une division d'appel pour les demandeurs d'asile;
- le traitement de migrant-e-s sri lankais en Colombie Britannique récemment;
- l’introduction par Kenney de visas pour les Mexicains et les Tchèques sous le faux prétexte du nombre de demandes abusif de statut de réfugié;
- le soutien de Kenney dans les descentes sur les travailleur et travailleuses migrant.es en Ontario en avril dernier;
- son soutien inconditionnel aux crimes de guerre d’Israël dans la bande de Gaza et au Liban;
- son attaque à la liberté d’expression en refusant l’entrée au Canada à George Galloway;
- son rôle dans les coupures des fonds alloués à la Fédération Canado-Arabe (CAF);
- ses propositions de changements du statut des travailleurs/euses migrant-e-s qui rendraient leur situation encore plus précaire;
- la tendance de Kenney et des Conservateurs à pousser de plus en plus de migrant-e-s dans les catégories de travailleur temporaire;
- la levée du moratoire sur les déportations vers le Burundi, le Rwanda et le Liberia;
- le soutien de Kenney des politiques conservatrices qui justifient le recours à la torture et les certificats de sécurité;
- sa longue liste de commentaires racistes dépeignant les migrant-e-s comme abusant du système de réfugié et d’immigration;
- et bien plus (!).

Des membres de Solidarité sans frontières, en soutien actif aux migrant-e-s locaux qui font face aux renvois, ont aussi pris la parole pour témoigner de la réalité quotidienne des déportations et de la détention à Montréal, en donnant des exemples d’individus et de familles qui luttent pour le statut et défient les ordres de déportation.

À un moment, deux membres de Conservative McGill -- Gregory Harris et Derek Beigleman -- sont intervenus pour scander « Nous adorons Kenney, nous adorons Kenney ». Les manifestant.es sont demeuré-e-s silencieux temporairement avant de questionner les deux Conservateurs sur le meurtre de Grise et le système conservateur de politiques d’immigration à la source de cette tragédie. Les deux Conservateurs ont ri tout le long alors que leur étaient racontées la déportation et la mort éventuelle de Grise.

Dans la ligne de piquetage, des manifestant.es ont souligné solidairement l’action parallèle de Personne n’est illégal-Vancouver, qui demandait la libération de migrant-e-s sri lankais actuellement en détention suite à leur arrivée au Canada dimanche dernier, de même que l’assemblée organisée par Personne n’est illégal-Toronto qui se déroulait plus tard en soirée.


*Ni frontière, ni nation, non aux déportations!*
Personne n’est illégal-Montréal
http://nooneisillegal-montreal.blogspot.com
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L’article du Toronto Star sur le meurtre de Grise est lié ici:
http://www.thestar.com/news/gta/article/714781--mexican-woman-deported-to-her-death

Une selection brève de photos de la perturbation est disponible ici:
http://photos.cmaq.net/v/kenneypicket

jeudi, octobre 22, 2009

La domination masculine

Un film intéressant qui sort le 12 novembre...voici le résumé.

Peut-on croire qu’au XXIème siècle, des hommes exigent le retour aux valeurs ancestrales du patriarcat : les femmes à la cuisine et les hommes au pouvoir ? Peut-on imaginer que des jeunes femmes instruites recherchent un « compagnon dominant » ? Que penser d’hommes qui subissent une opération d’allongement du pénis, « comme on achète une grosse voiture » ?

Si ces tendances peuvent de prime abord sembler marginales, le film nous démontre que nos attitudes collent rarement à nos discours. L’illusion de l’égalité cache un abîme d’injustices quotidiennes que nous ne voulons plus voir. Et où chacun joue un rôle.

A travers des séquences drôles, ahurissantes et parfois dramatiques, le film nous oblige à nous positionner sur un terrain où chacun pense détenir une vérité.

« La Domination masculine » jette le trouble à travers le féminisme d’un homme qui se remet en question. Une provocation qui fera grincer des dents…

mardi, octobre 20, 2009

Mauvaise nouvelle


L'Union Communiste Libertaire planifiait depuis un certain temps déjà la venue d'un camarade argentin, de l'organisation Red Libertaria, pour « Usines sans patrons! », une tournée de conférences dans plusieurs villes du Québec et de l'Ontario. Alors que des centaines d'affiches ont été posées à travers la province et que plusieurs personnes de divers milieux nous ont déjà confirmé leur intérêt, nous sommes, pour des raisons hors de notre contrôle, dans l'obligation d'annuler la tournée qui devait débuter cette semaine. Nous demeurons évidemment en contact avec Red Libertaria et évaluons conjointement la possibilité de reporter l'événement.

samedi, octobre 17, 2009

Lagacé et ses pitounes

Une franche réplique - quoique peut-être encore trop élégante - au texte du journaleux-scribouilleur franchement réactionnaire, Patrick Lagacé, "Georges et ses pitounes" (à lire seulement si on est vraiment de bon humeur)

Vous croulez sûrement sous les réponses suite à votre dernière chronique. Je suis désolée d'ajouter mon grain de sel, mais votre article vient de canaliser tout ce qui me tracasse dans les médias populaires. Je m'en sers comme catharsis. Vous m'excuserez.

"Mais les militants n'ont, justement, pas d'humour. C'est universel. Islamistes, féministes, communistes, animalistes, qu'importe: ces gens-là ne rient pas. Le militant ne sait faire qu'une chose quand on lui met un micro sous le nez: monter au créneau."

LA COLÈRE : Évidemment que les militants montent au créneau. Il faut bien que quelqu’un y monte, au créneau. Qui risque d’y monter, pour demander une plus grande justice sociale, vous ? Facile d’adopter une attitude paternaliste face aux militants, de leur donner un petit bec sur le front en leur conseillant de rire plus souvent, lorsqu’on n’a pas les deux pieds sur le terrain et les deux mains à l’ouvrage. Les militants, Mr Lagacé, œuvrent généralement bénévolement, ou pour un salaire médiocre, dans des organismes sous-subventionnés où ils se dévouent entièrement à faire du monde un lieu plus juste. Vous les poussez sur une tribune et leur demandez ce qu’elles pensent de George Laraque. Elles s’en crissent de Laraque. Parce que la plupart des militantes féministes travaillent avec de vraies femmes qui ont de vrais problèmes, au quotidien. Elles ont probablement une mère monoparentale sur l’autre ligne qui demande à être orientée vers des ressources pour effectuer un retour aux études. "Pour déconner j’ai répondu « les maudites féministes. »" Et bien, croyez-moi, la maudite féministe a autre chose à faire qu’à répondre à un chroniqueur de variétés qui l’appelle pour la niaiser.

LA RAISON : Le Centre de Concertation des luttes contre l'exploitation sexuelle représente une partie du paysage féministe. Les femmes qui travaillent pour cet organisme sont en faveur de l’abolition du travail du sexe, une position défendue par de brillantes théoriciennes comme Catharine MacKinnon ou Andrea Dworkin durant les années 80. Leurs écrits sont extrêmement provocants et complexes mais ils méritent d’être pris au sérieux et se positionner face à leurs écrits représente un exercice intellectuel et humain des plus exigeants. Cependant, cette position a été hautement critiquée par d’autres groupes du milieu féministe (Gayle Rubin, Pat Califia ou encore Sallie Tisdale seraient des lectures qui pourraient vous surprendre). L’organisme Stella, par exemple, est un organisme créé par des travailleuses du sexe et pour des travailleuses du sexe dont le but n’est pas d’abolir le travail du sexe, mais plutôt de militer pour que des droits soit reconnus aux travailleuses du sexe pour afin qu’elles puissent effectuer leur métier dans la dignité, la sécurité et le respect. Et pourtant, les filles de Stella et les filles du CLES se réclament toutes du féminisme. Ça vous donne un aperçu des débats qui se tiennent au sein du mouvement, de son éclectisme et de son dynamisme. À mon avis, il est fort malheureux que les journalistes se tournent le plus souvent vers des organismes abolitionnistes pour leur demander de parler au nom des « féministes ». Saviez-vous que les Feminist Porn Award se tiennent à chaque année à Toronto ? Faites un petit effort de recherche, offrez une voix aux groupes que l’on tente de faire taire dans les médias. C’est beaucoup plus facile de perpétuer le stéréotype de la féministe fâchée. Du coup ça ridiculise tout un mouvement, ça fait taire les voix dissidentes, l’ordre social n’en est que maintenu et ça conforte une partie de votre lectorat dans son statut quo intellectuel.

Vous qui travaillez dans les médias, vous devez bien être au fait de leurs fonctionnements internes. Un mouvement subversif ? Bang ! On prend ce qui s’est dit de plus radical, on le sort de son contexte et on monte l’histoire en épingle. Bang ! On vient de ridiculiser des gens qui travaillent d’arrache-pied pour faire de cette société un environnement plus juste et équitable. Merci bonsoir, je retourne m’écraser dans mon confort.

Marie-Sophie Banville

Féministe fâchée, anarchiste finie, conspirationiste paranoïaque, végétarienne rachitique and so on and so on qui vous souhaite néanmoins une bonne journée.

jeudi, octobre 15, 2009

Un nouveau blogue sur l'athéisme.


Un camarade vient de lancer un nouveau blogue qui portera sur l'athéisme, un débat trop souvent mis de côté par les libertaires. À l'heure des accommodements raisonnables, des guerres religieuses, et des débats sur le port du voile, c'est une question qui mérite d'être remise sur l'avant-scène.

Voici un extrait de son premier billet:

Face à cet état de fait, à une situation qui ne cesse d'empirer, nous devons lancer un cri de ralliement, haut et fort. Les athée doivent recommencer à intervenir publiquement en faveur de leurs objectifs. La simple défense de la laïcité ne suffit pas. Notre athéisme doit être militant. À défaut de convaincre les croyants qu'ils se trompent (ce qui n'est pas possible, la croyance rend aveugle), nous devons les remettre à leur place, et prendre la nôtre. Nous devons leur dire: Dieu? Pas besoin!


À lire sur Dieu? Pas besoin

samedi, octobre 10, 2009

Prix nobel de la paix sociale

Obama récipiendaire du prix Nobel de la paix, ça vous étonne vraiment? C'est vrai qu'on se rapproche drôlement du parti totalitaire du 1984 d'Orwell : « La guerre, c'est la paix » (la liberté, c'est l'esclavage, pis l'ignorance c'est la force). Je ne vais évidemment pas tenter de justifier l'injustifiable. En apparence, on s'explique mal qu'un millionnaire à la tête d'un pays en guerre reçoive un prix pour la paix, simplement parce qu'il a réussi à berner tout le monde avec des promesses en apparence plus crédibles que ses prédécesseurs. Ces promesses sont d'ailleurs la justification du comité de sélection - pensez-vous que j'aie des chances pour le Nobel de littérature si je promets solennellement d'écrire le meilleur livre de tous les temps?

De son côté, Howard Zinn rappelle que Woodrow Wilson, Theodore Roosevelt et Henry Kissinger, dont il étale quelques exactions meurtrières, ont eux aussi reçu le très prestigieux prix. Critique des belles promesse d'Obama, Zinn tire toutefois une conclusion plutôt limitée, demandant le transfert des fonds du comité de sélection du Nobel de la paix à une organisation internationale pacifiste.

Barack Obama s'est payé la campagne électorale la plus dispendieuse de l'histoire des États-Unis, avec pour résultat d'avoir réussi à faire gober qu'il était un messie, prophète de l'espoir de changement (qui ne viendra pas). Cette confiance aveugle qu'il a pu imposé à une majorité de l'électorat contribue à étouffer toute possibilité de révolte contre un monde d'exploitation, d'oppression, de violence. Comme l'église, Obama nous demande d'attendre encore un peu, de courber l'échine, de manger de la marde en attendant qu'il transforme nos vies d'exploitéEs en véritable paradis. Mais la seule paix qu'Obama a intérêt à maintenir, c'est la paix sociale, cette fausse impression d'harmonie qui masque notre impuissance à nous débarrasser des profiteurs de son espèce.

Rappelons par ailleurs que le prix Nobel a été créé suite à la demande posthume d'Alfred Nobel, grâce à son testament qui léguait ainsi la fortune accumulée lors de sa vie de gros fabricant d'armes. Tandis qu'il créait par sa richesse ce prix destiné à d'autres "grands" de ce bas-monde, il aura au moins eu l'amabilité de nous laisser un petit quelque chose.
C'est évidemment à prendre avec un grain de sel, la stratégie révolutionnaire de l'UCL n'étant pas la propagande par le fait à coups de dynamite.

mercredi, octobre 07, 2009

Anarchisme, insurrections et insurrectionnisme.

Un texte intéressant écrit en 1996 par notre camarade Andrew Flood du Workers Solidarity Movement et qui vient d'être traduit en français.

L'insurrection - le soulèvement armé du peuple - a toujours été proche du coeur de l'anarchisme. Les premiers documents programmatiques du mouvement anarchiste ont été rédigés par Bakounine et un groupe d'insurrectionnistes républicains de gauche européens lorsqu'ils se rapprochèrent de l'anarchisme en Italie dans les années 1860. Cette démarche ne marqua pas une rupture avec l'insurrectionnisme mais avec le républicanisme de gauche, peu après que Bakounine eut participé à une insurrection à Lyon, en 1870.

La politique révolutionnaire européenne des cent années précédentes avait été dominée par des insurrections depuis que le succès de la révolution française en 1789 avait déclenché le processus qui aboutit au renversement de l'ordre féodal dans tous les pays. La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, avait montré le pouvoir du peuple en armes, et ce moment insurrectionnel a changé l'histoire de l'Europe alors qu'il mobilisa sans doute seulement quelques milliers de personnes.
Insurrection et politique de classe
1789 a aussi inauguré un modèle politique selon lequel, même si les travailleurs représentaient la masse des insurgés, c'était la bourgeoisie qui en recueillait les fruits et réprimait ensuite les masses lorsqu'elle mettait en place sa domination de classe. Cette leçon ne fut pas perdue pour ceux qui considéraient que la libération devait entraîner la libération économique et sociale de tous, et ne pouvait être réduite au droit d'une nouvelle classe à exploiter « démocratiquement » les masses.

Au cours des insurrections républicaines qui éclatèrent en Europe durant le siècle qui suivit, et en particulier en 1848, le conflit entre les capitalistes républicains et la petite et moyenne bourgeoisie, d'un côté, les masses républicaines de l'autre, devint de plus en plus aigu. Vers les années 1860, ce conflit aboutit à l'émergence d'un mouvement spécifiquement socialiste ; celui-ci comprit que la bourgeoisie républicaine n'allait plus combattre pour la liberté en faveur de tous, mais contre elle, y compris aux côtés des partisans de l'ordre ancien, si nécessaire. C'est l'expérience de l'insurrection polonaise de 1863, à la suite de laquelle il devint clair que les bourgeois républicains craignaient davantage une insurrection paysanne que la domination tsariste, c'est cette expérience donc qui convainquit Bakounine. Désormais le combat pour la liberté allait devoir être mené sous un nouveau drapeau - un drapeau qui chercherait à organiser les masses travailleuses uniquement pour leurs intérêts propres.

Les premiers anarchistes adoptèrent les nouvelles formes d'organisation ouvrière qui étaient en train de naître, et en particulier l'Association internationale des travailleurs, autrement dit la Première Internationale. Mais même s'ils reconnaissaient le pouvoir de la classe ouvrière organisée en syndicats, contrairement à la majorité des marxistes ils ne considéraient pas que cela signifiait que le capitalisme pouvait être réformé. Les anarchistes insistaient sur le fait qu'il faudrait encore des insurrections pour renverser la vieille classe dominante


Pour lire la suite

mardi, octobre 06, 2009

La lutte continue dans le sud-ouest.

Suite au simulacre de démocratie participative des audiences du BAPE sur la réfection de l’échangeur Turcot qui se sont déroulées en juin, les citoyen-nes du sud-ouest continuent de s’organiser contre ce projet que le gouvernement tente de nous imposer. L’UCL impliquée dans cette lutte depuis plusieurs mois*, lance une campagne d’affichage massif dans le sud-ouest montréalais. Cette campagne vise tout d’abord à dénoncer la précarité de plus de 400 habitant-es de St-Henri menacé-es d’expropriation. De plus, elle vise à rappeler aux élus et à l’État que la lutte dans le sud-ouest se poursuit et s’intensifiera dans les prochains mois s’ils continuent à maintenir ce projet et à refuser d’écouter nos voix.

C’est à nous, et non pas aux politiciens et aux technocrates, à décider de l’avenir de nos quartiers.

Non aux expropriations!

Des logements, pas du béton!

*voir Cause Commune no.25

lundi, octobre 05, 2009

Usines sans patron - une tournée organisée par l'UCL

Usines sans patron : la réponse des classes populaires argentines à la crise économique de 2001 - Tournée panquébécoise de conférences


Nous traversons l’une des pires crises économiques de l’histoire du capitalisme et les réponses fournies par l'État et ses laquais sont illusoires. En plus, face à cette impasse nos dirigeant-e-s tentent de faire porter tout le fardeau de la crise aux travailleurs et travailleuses.

Comment pouvons-nous répondre autrement à cette crise économique? Pouvons-nous s’inspirer des expériences de luttes qui se sont passées ailleurs dans le monde?

Pour réfléchir à ces questions, l'Union communiste libertaire (UCL) organise cet automne une tournée panquébécoise de conférences sur la réponse des classes populaires argentines face à la grave crise économique qui secoua le pays au début des années 2000.

Du 19 octobre au 15 novembre prochain, un militant anarchiste de l’organisation Red Libertaria (Argentine) parcourra différentes villes du Québec pour nous entretenir sur ce sujet. Il traitera des différentes formes de résistance développées par le peuple argentin pour contrer les effets de la crise: récupération d'usine, création de coopératives autogérées, etc. ainsi que de l'implication des anarchistes dans ces différentes luttes.

La tournée s'arrêtera dans plusieurs villes : Montréal, Saint-Jérôme, Québec, Saguenay, Saint-Félicien, Drummondville, Sherbrooke, etc. Soyez alerte! Les lieux et dates de chaque conférence seront publicisés très bientôt.


Pour plus d'informations : ucl@causecommune.net

U.C.L.
55051 CP Langelier
Québec (Qc) G1K 9A4

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ucl@causecommune.net
http://www.causecommune.net

dimanche, octobre 04, 2009

Demers apprend à patiner

Louise Michel, militante anarchiste du temps de la Commune, disait que « le pouvoir est maudit ». C'est pas le bout de la marde, mais disons que ça part mal pour ceux et celles qui s'étaient laissé-e-s avoir par la belle honnêteté du nouveau sénateur Jacques Demers, qui affirmait à Gui-ya en parle qu'il allait se servir de sa tête, qu'il désirait rester fidèle à ses convictions, qu'il ne serait pas là pour se faire dire pour quoi voter. Entre autres choses, le luron repêché par les conservateurs a passé ben proche de se prononcer pour le droit à l'avortement, pour la légalisation du pot, et s'est dit intéressé à discuter avec Jean Lapointe concernant un éventuel projet de loi contre les machines de loterie vidéo. Parce que « les problèmes de jeu, ça, ça [l]'attriste! »

Mais quelques jours plus tard, la recrue s'est semble-t-il fait expliquer les rudiments de la politique, cette game différente et pourtant si similaire au hockey. Demers devra donc réapprendre à patiner, comme un politicien. Lorsqu'un projet de loi pour l'interdiction des loteries vidéo en dehors des casinos et autres lieux semblables a été mis aux voix, le nouveau sénateur préféré des fans de hockey a préféré s'abstenir.

« Le sénateur Nolin m'a expliqué exactement pourquoi on votait, m'a expliqué la situation, et j'ai compris, a relaté Jacques Demers en entrevue à La Presse Canadienne. N'eut été de l'intervention du sénateur Nolin, je me serais fait ramasser, moi. Les gens auraient dit : "mais il a dit ça à la télévision." »

Le projet de loi est sans importance. Ce qui compte dans cette histoire, c'est de voir à quel point le monde de la politique est efficace. À quel point le bon coach de hockey un peu colon a vite fait de rentrer dans les rangs. À quel point ces quelques mots attribués à Louise Michel il y a au-dessus d'un siècle sont toujours aussi vrais.

samedi, octobre 03, 2009

Mexico: "dos de octubre no se olvida!"


Hier, partout au Mexique avait lieu les marches commémoratives du massacre de Tlatelolco ( la Place des Trois Cultures) qui a eu lieu en 1968. Des marches qui ont lieu chaque année depuis. Elles rassemblent toujours de milliers de personnes afin qu'on n'oublie jamais la brutalité de l'État, mais aussi pour que justice soit rendu aux victimes et que les coupables soient condamnés. C'est aussi une occasion pour dénoncer une situation qui perdure encore aujourd'hui au Mexique: la violence, les assassinats, les disparitions et la répression.

Faut dire aussi que cette année la marche avait une signification particulière avec la crise qui frappe fort la population mais aussi toutes les politiques d'austérité du gouvernement, l'augmentation des frais et des impôts et la militarisation complète du pays sous couvert du combat contre le narcotrafique.

Cette année, il y avait quatre marches qui partaient de différents point dans la ville de Mexico. Les marches n'avait pas encore commencé que les "fiers-a-bras" du gouvernement (les fameux "porros") étaient présents sur les lieux pour provoquer la foule et forcer l'intervention de la police. Finalement ce n'est que plus tard que la police interviendra, après qu'elle eut intimidé et harcelé les marcheurs: barrages, bousculades, gaz lacrimogènes. L'affrontement principal, qui eu lieu apres la fin de la marche, a mené a plus de 25 arrestations.

Voici quelques liens pour ceux qui lisent l'espagnol:
kaosenlared...
La Jornada...
centro independiente de noticias... avec plein de photos

vendredi, octobre 02, 2009

Pourriture et clarifications

Mon court billet publié dimanche dernier a pris des proportions que je n'avais pas prévues. Quelques ajustements s'imposent.

Falardeau est décédé. Ce n'est, en soi, pas quelque chose de très intéressant. Le buzz aurait toutefois pu être l'occasion d'offrir une critique en bonne et due forme de sa vie politique. Pour des anars, c'est pas la matière à critiquer qui manquait chez lui! J'ai pourtant opté pour deux-trois phrases faciles, humoristiques et méchantes, plus provocantes que ce que j'avais espéré.

Toujours catégorique, voire fermé d'esprit, Falardeau était devenu un gourou. Devant lui, on était soit adepte, soit traitre fédéralisse. Cette vision binaire du « us and them » est d'ailleurs une des premières erreurs des nationalismes, divisant les populations en factions qui n'ont pas lieu d'être et, surtout, qui ne mènent à rien. Même la NEFAC, critiquant ses liens avec le MLNQ dans un texte sur l'extrême-droite au Québec, avait mérité de la part du grand névrosé des accusations d'être à la solde de la police montée; le ridicule ne tue pas. Vous pouvez d'ailleurs vous remémorer cette succulente pièce d'anthologie d'un Falardeau qui s'enfarge dans son vomis (craché en moyenne une fois par trois mots). Les adeptes du bonhomme apprécieront son « style » habituel, les sains d'esprit trouveront presqu'aussi triste que redondant cet étalage de sophismes et de démagogie. La stratégie est la même que celle qu'a récemment utilisée la Liste dite « Anti-Sioniste » de Dieudonné (un bon ami de Falardeau, accessoirement) aux élections européennes : discours irrationnel, hyper-émotif et victimisant, refuge derrière des termes volontairement flous et ambigus, opposition noyée par un flot d'accusations et d'insultes ou tout simplement tournée au ridicule, le tout supporté par une poignée de fidèles souvent tout aussi schizophrènes...

J'aurais également pu (ou dû?) préciser que je n'ai jamais lu un livre de l'auteur ni apprécié un film du cinéaste. On dit qu'on reconnaît la valeur d'une personne à ses actions, pas à ses paroles. Le « Falardeau en vrai » m'a découragé de vouloir m'attarder sur sa production artistico-politique. Chaque fois que j'ai eu le malheur de débattre avec lui ou de l'écouter vider son sac xénophobe, la raison prenait le bord. Devant une opposition le moindrement articulée, il se mettait à crier, à insulter, devenait méprisant. Comme je l'écrivais dans un commentaire suite à la publication de cette petite bassesse, le Falardeau que j'ai connu « était plus près du problème de santé mentale que du nationaliste "respectable" ».

Je l'admets, Mussolini-Falardeau, c'était trop fort. L'un adorait Lionel Groulx, qui lui-même avait un faible bien assumé pour le Duce, mais cela ne justifie pas l'implicite rapprochement des images. Si on veut, je me prends un point Godwin par la gueule. Mais si je l'ai peut-être mal fait, je continue de penser que c'était important de le faire. Guerrilla Poubelle chantait, à juste titre : « Toujours comme ça que ça se passe : quand on est mort, on a la classe. » On a tellement associé le nationalisme à la gauche (tandis qu'on oubliait simultanément ce que celle-ci voulait dire) que même le cheuf de la gauche institutionnalisée Amir Khadir – même si ce n'était que par opportunisme – a pleuré publiquement la mort d'un pareil trou de cul!

Bref, je souhaite m'excuser aux personnes qui ont été déçues par le peu de qualité de cette insolence. La prochaine fois qu'un connard se méritera quelques claques sur la gueule, ce sera fait de façon plus consistante, c'est promis.